Les opérateurs du marché pétrolier ne croient plus à une sortie de crise de la Samir. Ils s’attendent, bien au contraire, à la faillite imminente de la raffinerie de Mohammedia. C’est ce que rapporte le quotidien L’Économiste dans son édition de ce lundi 17 août. Alors que la société a prévu, au cours des prochaines semaines, une série de réunions afin de valider le projet d’augmentation de capital qui devrait a priori débloquer la situation momentanément, le marché semble peu confiant quant à l’effectivité de cette opération. Cités par le journal, les distributeurs de carburant avancent que les réunions prévues par le Conseil d’administration de Samir, en début de septembre et ensuite à la mi-octobre, ne sont que des «stratagèmes de l’actionnaire pour gagner du temps» auprès du marché et des autorités marocaines. D’après une source de L’Économiste, l’augmentation du capital tant attendue risque de ne pas se réaliser.
Dans ce climat d’incertitude concernant l’avenir de la seule raffinerie du Maroc, des rumeurs fusent quant à l’achat de la Samir par un distributeur du marché local. Pour Adil Ziadi, président du Groupement des pétroliers du Maroc (GPM), cité par le journal, «cette question n’est pas encore à l’ordre du jour». La santé financière de la Samir, rongée par les dettes depuis quelques années déjà, risque d’ailleurs de décourager plusieurs investisseurs. Ceci dit, le GPM se dit aujourd’hui prêt à affronter l’éventualité d’une faillite. Ziadi avance même que «le Maroc peut bien se passer d’un raffineur. C’est certes toujours un plus d’en disposer, mais seulement s’il arrive à rassembler compétitivité, qualité de produits et bonne gestion». Une manière pour le président du groupement de pointer le manque de compétitivité dont fait preuve la Samir. C’est d’ailleurs cet argument qui est le plus souvent employé par les distributeurs pour expliquer leur approvisionnement auprès du marché étranger.