Son passage au Parlement n’est pas passé inaperçu. Et, parmi ses nombreuses mises en garde, figure celle portant sur l’état de santé du système des retraites au Maroc. Première présidente de la Cour des comptes, Zineb El Adaoui a ainsi tiré la sonnette d’alarme quant à la non-viabilité du dispositif actuel. Pour elle, une réforme s’impose, affirme l’hebdomadaire La Vie Eco dans son édition électronique du mardi 2 mai.
Zineb El Adaoui, qui s’exprimait lors d’une session plénière conjointe des deux Chambres, a mis en garde contre les déficits des régimes de retraite. La haute magistrate a notamment cité le déficit de la Caisse marocaine des retraites, qui s’est élevé en 2021 à 5,12 milliards de dirhams, tandis que ses réserves ont reculé à 65,84 milliards de dirhams, soit une baisse estimée à 10,7 milliards de dirhams. Quant au RCAR, son déficit est de 3,95 milliards de dirhams, tandis que celui de la CNSS a atteint 400 millions de dirhams.
«La non-réalisation de leur équilibre financier et l’épuisement imminent de leurs réserves à des horizons différents montrent la portée limitée des réformes paramétriques apportées principalement au régime des pensions civiles de la Caisse marocaine des retraites depuis 2016 et au Régime collectif des allocations de retraites en 2021», Avait souligné la Cour des comptes dans son rapport annuel publié en mars dernier.
Pour la Cour des comptes, «la garantie de la viabilité du système à long terme exige l’activation de la mise en œuvre du chantier de la réforme systémique des régimes de retraite, notamment avec l’élargissement de l’adhésion aux régimes de retraite en 2025 pour couvrir les travailleurs ne percevant aucune pension, et ce dans le cadre de la généralisation de la sécurité sociale».
«Sur ce dossier, la Cour et le gouvernement sont sur la même longueur d’onde. L’Exécutif a en effet déjà fait part de son intention de trouver une solution définitive, en concertation avec les partenaires sociaux, d’ici la rentrée prochaine», ajoute la publication.