Encore un warning de la Cour des comptes par rapport au régime de retraite des fonctionnaires. Dans son édition du jour, L'Economiste est convaincu que «son déficit fait peser des risques élevés sur les équilibres des finances publiques» car la réforme paramétrique est insuffisante. En effet, les indicateurs de soutenabilité ont continué à se dégrader en 2017 avec un coefficient démographique passé de 2,24 actifs pour un retraité en 2016 à 2,12 en 2017. Le tout dans un contexte où la population des retraités augmente: 337.000 en 2016 contre 358.000 l'année dernière. Danse contexte, le journal relève que le déficit technique se creuse à 5,6 milliards de DH. Le pire est que «les prévisions actuarielles indiquent que l’accroissement des engagements du régime vis-à-vis des retraités, y compris ceux qui en bénéficieront ultérieurement, restera plus élevé que celui de ses ressources». Parmi les causes de cette situation, le rythme de promotion dans la fonction publique qui résulte sur le reclassement quasi-automatique d’une partie des fonctionnaires au statut de cadre dont leur part dans les nouveaux retraités a dépassé 88,6 % en 2017 engendrant ainsi une forte augmentation du niveau des pensions de retraite. Celui-ci est passé à 10.126 DH pour la seule année 2017. Pour 2019, «les mesures prévues par la réforme paramétrique se poursuivront l'année prochaine» avec l'argumentation du aux de cotisation de 2 points passant ainsi à 14% pour les fonctionnaires et aussi pour l'Etat-employeur. L'âge légal de mise à la retraite sera porté à 61,5 ans alors que l'assiette de liquidation des pensions sera élargie à la moyenne des salaires des 72 derniers mois de services effectifs.
Par Rachid Al Arbi
Le 29/10/2018 à 22h55
