Régime de change: ce que pense Christine Lagarde de la flexibilité

La directrice générale du FMI en compagnie du Chef du gouvernement et du ministre de l'Economie et des finances.

La directrice générale du FMI en compagnie du Chef du gouvernement et du ministre de l'Economie et des finances. . MAP/Aic Press

La transition vers un système de change flexible du dirham est une "très bonne décision" du gouvernement marocain, a indiqué mardi 30 janvier, à Marrakech, la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde.

Le 30/01/2018 à 15h21

Intervenant à la Conférence régionale de croissance globale, qui se tient sous le signe "opportunités pour tous: croissance, emploi et inclusion dans le monde arabe", Christine Lagarde a indiqué: "les marchés internationaux et les investisseurs étrangers apprécieront cette décision des autorités publiques marocaines".

Christine Lagarde, qui a mis en relief les réformes entreprises par le Maroc, a noté que la création de zones franches à Tanger et à Casablanca avait permis de créer plus de 85.000 emplois à partir de fournisseurs locaux.

Elle a en outre souligné que la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) se trouve confrontée aux défis du chômage notamment des jeunes diplômés, faisant savoir dans ce sens que près de 25 millions de jeunes vont arriver au marché de l'emploi dans cette région du monde, d'où la nécessité de réaliser une croissance durable et inclusive.

Le principal défi de la région consiste à répondre aux aspirations des jeunes, à faire naître en eux une foi en l'avenir et à donner des opportunités aux gens, a-t-elle insisté, appelant à améliorer le climat des affaires et à promouvoir le secteur privé dans la région.

Christine Lagarde a défini trois priorités pour cette conférence de haut niveau. Il s'agit de créer dans cette région un secteur privé fort et créateur de richesses et d'emplois car la situation financière publique des pays de la région ne peut créer d'emploi, d'où la nécessité pour le secteur privé d'intervenir.

Christine Lagarde a appelé à soutenir les groupes exclus: les jeunes, les femmes et les réfugiés en particulier et à adopter un partenariat-public-privé comme une approche nécessaire pour réaliser le développement escompté, soulignant que les politiques de taxation devront être faites de manière à favoriser le développement dans cette région.

Le directeur général et président du conseil du Fonds monétaire arabe (FMA), Abdulrahman Al-Hamidy, a souligné pour sa part, que la tenue de cette conférence au Maroc traduisait l'intérêt accordé aux différentes questions du développement global, dont le renforcement du marché de l'emploi, l'autonomisation des femmes, la soutien de l'innovation, la promotion de l'entrepreneuriat, l'amélioration du climat d'affaires, ce qui doit contribuer à créer davantage de postes d'emploi et s'inscrire dans le développement durable.

Il a noté que le chômage, dont le taux moyen a atteint dans cette région 29,1 % et 43,8 % dans la catégorie des jeunes, représentait actuellement le grand défi pour les décideurs des pays arabes, ajoutant que la région avait besoin de créer des dizaines de millions de postes d'emploi durant les dix prochaines années pour préserver le niveau actuel d'emploi.

Abdulrahman Al-Hamidy a défini trois axes pour faire face aux défis de l'emploi et de la réalisation du développement global.

Le premier consiste à poursuivre les efforts de diversification économique alors que le deuxième appelle à la création d'un climat propice à l'innovation pour les jeunes et les entrepreneurs et les petits et moyens projets. Le troisième axe vise à renforcer l'accès aux financements et aux services financiers appropriés, a-t-il précisé.

Organisée à l’initiative du FMI, du FMA, du Fonds arabe pour le développement économique et social (FADES) et du royaume du Maroc, la conférence régionale de croissance globale de haut niveau cherche à répondre aux défis qui entravent les politiques de croissance globale, à étudier les mesures à même d’étendre la portée des réformes afin de créer davantage d’opportunités pour les jeunes et les femmes et à examiner la contribution du FMI, du FMA et du FADES dans la mise en œuvre des réformes.

Les participants discutent également des politiques favorisant une croissance plus durable et plus intégrée, des opportunités pour tous et des moyens susceptibles de traduire ces mesures en actions tangibles.

De hauts responsables, des entrepreneurs, des universitaires, des jeunes et des représentants de la société civile du monde arabe et d'ailleurs participent à cet événement pour partager leurs expériences et leurs idées sur la création d'emplois.

La tenue de cette conférence au Maroc sera l'occasion de mettre en évidence les réformes économiques et sociales adoptées par le royaume, de passer en revue le niveau de développement des capacités dans la région MENA, et de traiter du rôle du FMI dans la région.

Cet événement permettra aussi de se pencher sur les moyens d'accroître les opportunités offertes aux femmes et aux jeunes et d’encourager l'esprit d'entreprise et l'innovation en adoptant la transparence et la technologie pour promouvoir le potentiel de la région.

Le 30/01/2018 à 15h21