Ralentissement de la productivité mondiale: le FMI encourage l’immigration et l’innovation

Siège du Fonds monétaire international (FMI), à Washington, D.C.. DR

Revue de presseKiosque360. Dans une étude récemment publiée, le FMI décrypte les raisons du ralentissement de la croissance de la productivité mondiale depuis la crise économique mondiale de 2008 et propose ses recommandations.

Le 06/04/2017 à 00h43

La morosité de la croissance mondiale inquiète. En effet, dans une étude publiée en début de semaine et relayée par le quotidien français Le Figaro dans sa publication du 5 avril, le Fonds monétaire international (FMI) tire la sonnette d’alarme. Dans ce récent rapport du FMI sur l’état de l’économie mondiale, intitulé «La productivité dans le monde: autant en emportent les vents contraires», Christine Lagarde, Directrice générale du Fonds, appelle à l’investissement, au libre-échange et à l’immigration pour contrebalancer la tendance.

Les auteurs de l’étude font remarquer que, depuis la crise économique mondiale qui a éclaté en 2008, la croissance de la productivité demeure faible, stagnant autour de 0,3% par an dans les pays développés, bien loin de son niveau d'avant crise. «Avant même la crise de 2008, plusieurs signes avant-coureurs indiquaient un ralentissement de la productivité dans les économies avancées, notamment aux États-Unis», explique Christine Lagarde, citée par Le Figaro, ajoutant que l'étude du FMI souligne que si la productivité globale des facteurs s'était maintenue au rythme d'avant la crise dans les économies développées (1% par an), le Produit intérieur brut (PIB) serait aujourd'hui supérieur de 5%. Les experts du FMI n’ont pas manqué d’envoyer une mise en garde formelle: «Si l'atonie de la croissance de la productivité continuait, les choses pourraient empirer.»

Selon le Fonds monétaire international, les principales raisons du ralentissement de la croissance de la productivité sont au nombre de trois. Comme le détaille Le Figaro, la première est le vieillissement de la population, notamment dans les économies avancées. Les chercheurs estiment que les compétences d'un travailleur augmentent jusqu'à un certain âge, avant de décroître, notamment en matière d'innovation. La deuxième raison concerne le ralentissement du commerce international. Et la dernière concerne l'héritage de la crise de 2008, qui continue de peser.

Pour le FMI, la reprise passera par l’innovation. Cela nécessitera des investissements que «les forces de marché ne pourront pas délivrer seules» dans la mesure où «l'innovation est dans une certaine mesure un bien public», estime l’institution, ajoutant que les États devront massivement soutenir l'investissement. Toutefois, fait remarquer le journal français, ce satisfecit en matière d'investissement public ne vaut pas en matière commerciale. D'ailleurs, la directrice générale du FMI met en garde contre toutes les tentatives protectionnistes. Les experts soutiennent notamment que les migrations humaines sont également à encourager pour enrayer le vieillissement de la population. 

Par Ismail Benbaba
Le 06/04/2017 à 00h43