"Mme Georgieva est désormais la candidate des pays européens. Nous allons tous soutenir sa candidature", a affirmé le ministre français des Finances, Bruno Le Maire, qui a organisé le vote après avoir constaté la veille qu'aucun candidat ne disposait du soutien nécessaire, une procédure inédite au sein de l'UE pour désigner son candidat au FMI.
Au bout d'une longue journée de votes et de négociations, la conservatrice Georgieva, actuelle numéro deux de la Banque mondiale, s'est imposée lors du 2e tour de scrutin face à son adversaire, le social-démocrate néerlandais Jeroen Dijsselbloem, ancien président de l'Eurogroupe.
La Bulgare, soutenue par Paris, a obtenu l'appui de 56% des pays représentant 57% de la population de l'UE, contre seulement 44% des pays pour 43% de la population pour son rival dans la course à la succession au FMI de Christine Lagarde, qui prendra cet automne la présidence de la Banque centrale européenne (BCE).
La direction générale du FMI revient traditionnellement à un Européen.
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"C'est un honneur d'être désignée comme candidate à la direction général du FMI", a réagi dans un tweet Mme Georgieva, qui a souligné qu'elle se mettait en congé administratif de la Banque mondiale durant le processus de nomination.
Le Néerlandais qui, lui, était soutenu par Berlin, a félicité Mme Georgieva et lui a souhaité sur Twitter "le plus grand succès".
Au cours de la journée, trois autres candidats s'étaient retirés de la course: l'actuel président de l'Eurogroupe, le Portugais Mario Centeno, le gouverneur de la banque de Finlande,Olli Rehn, et la ministre espagnole des Finances Nadia Calvino.
"Il y a eu beaucoup de divisions sur ce sujet ces derniers jours et semaines (...) mais à la fin le consensus a été trouvé", a expliqué une source française.
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Problème d'âge
"L'histoire ne s'est pas terminée ce soir" avec ce résultat, a toutefois assuré à l'AFP une source proche du dossier, car la candidate européenne doit encore obtenir une dérogation du Fonds monétaire international (FMI), dont les règles stipulent que le prétendant ne peut avoir plus de 65 ans. Or la Bulgare fêtera ses 66 ans le 13 août, avant que les pays membres du FMI ne fassent leur choix d'ici le 4 octobre. "Il faudrait donc que les autres pays fassent une exception pour elle et ce n'est pas gagné", ont prévenu des sources proches du dossier.
Selon l'une de ces sources, le secrétaire au Trésor américain Steven Mnuchin aurait toutefois promis de soutenir cette exception.
Ce vote a révélé aussi les profondes divisions au sein de l'UE entre les pays du Nord et ceux du Sud, qui reprochaient à M. Dijsselbloem des propos controversés d'il y a deux ans, lorsqu'il avait accusé les pays méditerranéens de dilapider leur argent en "schnaps" et en "femmes".
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Au final, le choix des Européens s'est porté sur la candidate des pays de l'Est, qui n'avaient pas obtenu de poste important après les élections européennes, la France obtenant la présidence de la BCE, l'Allemagne celle de la Commission et l'Italie celle du Parlement.
"Sa candidature n'a pas le soutien de tous et le consensus a été obtenu au forceps. Cela peut inciter d'autres prétendants à se lancer", a prévenu une source consultée par l'AFP. Elle a notamment cité l'actuel gouverneur de la Banque d'Angleterre (BoE), Mark Carney, qui cumule une triple nationalité britannique, canadienne et irlandaise, dont le nom avait circulé initialement parmi les candidats et "qui dispose d'un très bon réseau au sein du FMI".
Les pays émergents sont aussi aux aguets. Ils réclament depuis des années une meilleure représentation au sein des institutions internationales.
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Selon les sources consultées par l'AFP, ils pourraient lancer dans la course le patron de la Banque des règlements internationaux (BRI), le Mexicain Agustín Carstens, ancien président du Comité monétaire et financier du FMI, voire son successeur, Lesetja Kganyago, gouverneur de la Banque centrale sud-africaine.
Depuis sa création en 1944, le FMI a toujours été dirigé par un Européen, tandis qu'un Américain a toujours été nommé à la tête de la Banque mondiale