Reuters avait annoncé, mercredi, que la colossale opération financière avait été gelée, citant «quatre sources haut placées dans le secteur pétrolier». Entrera ou entrera pas en Bourse? Le flou est encore total sur l'introduction en Bourse d'Aramco, le géant saoudien du pétrole.
Après l’annonce par Reuters de l' abandon de l’opération par les autorités saoudiennes, le royaume nie tout en bloc et assure «être toujours engagé à introduire en Bourse le géant pétrolier public Aramco». C’est ce que rapporte le quotidien français La Nouvelle Tribune, qui indique que «le gouvernement reste attaché à l'introduction en Bourse de Saudi Aramco au moment où il le jugera opportun quand les conditions (du marché) seront optimales». Et si les conditions du marché n'étaient pas favorables, l’opération attendrait 2019.
Aujourd'hui, le problème semble résider dans la valorisation. Calculée, entre autres, sur la base des réserves de brut et les perspectives du marché pétrolier, elle serait la source des divergences. Rien de cela pour Riyad qui affirme que l’opération attend «l'acquisition d'actifs pétroliers dans l'aval prévue dans les prochains mois». Aramco est engagé dans des pourparlers préliminaires pour une prise de participation dans Sabic, la quatrième plus grande firme de pétrochimie du monde, détenue à 70% par le Fonds d'investissement public du royaume saoudien (PIF). Elle est la plus grosse société cotée sur le marché financier de Riyad avec une capitalisation d'environ 100 milliards de dollars (85 milliards d'euros). Il n'y a donc toujours pas de date pour ce projet d'introduction en Bourse de 5% du capital d'Aramco qui a été reportée à plusieurs reprises depuis son annonce en 2016. Ce qui a laissé planer un doute sur la faisabilité du projet sur les marchés.
Justement, en parlant de marché, toutes les places financières internationales (Londres, New York et Hong Kong ) veulent recevoir une partie du gâteau. Idem pour les banques d'affaires qui, selon le journal, se pressent autour de la compagnie siégeant à Dhahran. «JPMorgan, Morgan Stanley ou encore HSBC se partagent jusqu'à présent le marché du conseil.» À ce titre, il est selon les experts peu probable qu'ils puissent pousser l'évaluation du groupe à 2.000 milliards de dollars (comme le souhaite le prince héritier). Ce qui serait quasi impossible puisqu’elle représentait le double de la capitalisation boursière d'Apple.