"En moyenne sur la période 2013-2017, la capacité fiscale du Maroc est évaluée à 27,2% du PIB, alors que les recettes fiscales représentaient 21,2% du PIB donnant lieu à un manque à gagner de l'ordre de 6,7 points de PIB. Ainsi, le Maroc n'exploite environ que 76% de sa capacité fiscale", souligne Hicham Doghmi, auteur de cette étude.
Dans ce document, qui a pour objectif d'évaluer l’efficience de la collecte des impôts au Maroc en déterminant l’écart entre le niveau observé des recettes fiscales et la capacité fiscale ainsi que le maximum d’impôts qu’il peut collecter, le chercheur de BAM relève que cet écart est de 4,1 dans les pays à revenu faible, de 6,1 dans les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure, et 8,3 dans les pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure.
D'après lui, "si la tenue de la troisième édition des Assises sur la Fiscalité en mai 2019 témoigne d'une volonté continue de réformer le système fiscal actuel, le Maroc gagnerait à traduire cette volonté politique en une série d'actions et de mesures", indiquant que les efforts devront être consentis pour élargir la base fiscale, accroître la population fiscale, améliorer le recouvrement fiscal et promouvoir le civisme fiscal.
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L'étude appelle également à lutter contre la fraude et l’évasion fiscales à travers la digitalisation, estimant qu'avec le développement rapide des technologies de l’information ces dernières années, celles-ci offrent des solutions pratiques pour lutter contre la fraude et l’évasion fiscales, à travers la collecte et l'analyse de grandes quantités de données sur les contribuables.
"Enfin, compte tenu de la grande incertitude qui entoure aussi bien l’évolution de la pandémie que la durée des efforts nécessaires pour contenir et atténuer la propagation du virus, une attention toute particulière est à porter au timing et au séquençage de la réforme fiscale", souligne le document.
Et le chercheur d'ajouter que "dans ce contexte, si la priorité aujourd’hui est à la relance budgétaire pour soutenir la reprise économique, la politique fiscale sera appelée à jouer, durant la période d’après pandémie et au-delà, un rôle majeur et indispensable dans le rétablissement des équilibres budgétaires et la couverture des coûts engendrés par la crise".