Rarement le sujet a fait objet d’une communication officielle. Pourtant, auprès de la communauté portuaire, des questions ont bien été soulevées sur les délais trop longs que prend la réalisation du Terminal 3 du port de Casablanca.
Avec la publication de la note d’information relative à l’introduction en Bourse de Marsa Maroc, on découvre que ce retard risque de causer de lourds préjudices à la société. Celle-ci encourt purement et simplement une pénalité pouvant dépasser les 80 millions de DH.
Pour rappel, en février 2013, l’Agence Nationale des Ports a concédé à Marsa Maroc l’aménagement, l’équipement, l’exploitation et l’entretien du troisième terminal à conteneurs dans l’enceinte du port de Casablanca. La convention signée dans ce cadre arrivera à échéance en 2044.
En octobre 2014, se rendant compte que les travaux ne pouvaient être finalisés à temps, les deux parties ont conclu un premier avenant à la convention initiale, décalant ainsi de 10 mois la date contractuelle de mise en service du terminal, soit jusqu’au 4 juin 2016.
Une visite des chantiers, présidée par le ministre de l’Equipement, des transports et de la logistique, a même été organisée en avril dernier. Alors que l’on a tenté lors de cet événement de rassurer quant à la finalisation rapide de ce chantier, au bout du compte, à la date du 4 juin courant, le terminal 3 du port de Casbalanca n’est toujours pas entré en service.
Le non respect de cette date donne le droit à l’Agence nationale des ports de réclamer le paiement d’indemnités de retard. Les termes du contrat de concession prévoient, en cas de responsabilité du retard intégralement imputable à TC3PC (la filiale de Marsa Maroc en charge du projet), des pénalités pouvant atteindre au maximum 61 millions de DH, correspondant à 10% du montant estimé du Programme d’Investissement Ferme. A cette somme, d'autres pénalités, sous forme de redevances variables garanties peuvent être rajoutées. Un montant maximal de 27 millions de DH serait ainsi prévu au titre de l’année 2016.
En tout, Marsa Maroc risque une sanction pouvant atteindre les 88 millions de DH. Ce qui impacterait naturellement ses résultats au titre de 2016.
Pour y échapper, des négociations sont actuellement en cours entre TC3PC et l’ANP. La filiale de Marsa Maroc base principalement son argumentaire sur le fait que la responsabilité concernant le retard est partagée. La société espère ainsi conclure un nouvel avenant tirant les conséquences du retard constaté.
«Il demeure entendu que TC3PC contestera toute pénalité qui lui serait notifiée par l’ANP s’il s’avère que la responsabilité du retard est partagée par les deux parties», peut-on lire dans la note d’information de Marsa Maroc.
Rappelons que TCP3 a signé récemment un accord de prêt pour 770 millions de DH auprès des trois plus grandes banques marocaines. Ce prêt permettra de financer une partie des investissements prévus pour la réalisation du terminal 3 du port de Casablanca.