PLF 2026: vers une réduction des disparités régionales

Le projet de loi de finances 2026 consacre une part importante à la problématique de la réduction des disparités territoriales.. DR

Revue de presseSous l’impulsion des directives royales, la réduction des disparités territoriales s’impose comme une priorité pour les prochaines années au Maroc. Le projet de loi de finances 2026 (PLF 2026) consacre une part importante de sa note d’orientation à cette problématique, en visant une contribution régionale plus équitable à la création de richesse nationale. Cet article est une revue de presse tirée de Finances News.

Le 24/09/2025 à 20h47

Selon la note d’information du Haut-Commissariat au Plan (HCP) relative aux comptes régionaux de 2023, trois régions (Casablanca-Settat, Rabat-Salé-Kénitra et Tanger-Tétouan-Al Hoceima) concentrent 58,5% de la création du PIB national. Dans un entretien accordé au magazine Finances News Hebdo, El Fakir Rachid, expert en économie monétaire, explique les leviers et mesures envisagés.

«Une forte concentration de la création des richesses dans ces régions résulte d’une combinaison de facteurs historiques, géographiques et économiques. Casablanca, capitale économique historique, a bénéficié très tôt d’infrastructures portuaires et financières. Rabat concentre les institutions nationales et les grandes entreprises publiques, tandis que Tanger, historiquement zone internationale, constitue une porte d’entrée majeure entre l’Europe et l’Afrique», lit-on.

Ces régions disposent également des infrastructures les plus développées du pays, des zones industrielles à forte valeur ajoutée, ainsi que d’un bassin de compétences qui attire main-d’œuvre et talents, créant ainsi un cercle vertueux où la concentration de population et de compétences stimule la croissance.

«Le secondaire et le tertiaire demeurent l’épine dorsale de ces métropoles, ce qui explique davantage leur forte contribution au PIB», souligne El Fakir Rachid.

Pour réduire la «croissance à deux vitesses», le PLF 2026 prévoit des mesures concrètes pour une plus grande équité territoriale. «La lettre d’orientation du PLF 2026 met en avant la réduction des disparités sociales et régionales en matière de création des richesses et du développement. Les politiques publiques de rééquilibrage territorial sont de mise», explique l’expert.

Parmi les leviers envisagés, la poursuite des grands chantiers d’infrastructure, tels que le port de Nador West Med, le port de Dakhla Atlantique, la création de nouveaux corridors autoroutiers et le développement du transport aérien pour désenclaver les régions moins développées. «Au-delà des stratégies sectorielles nationales, la mise en place de stratégies régionales décentralisées peut intégrer toutes les régions dans les chaînes de valeur et stimuler les effets de synergie entre elles», lit-on encore.

Le plan met également l’accent sur le développement sectoriel local: soutien à l’agro-industrie dans les régions agricoles, promotion du tourisme durable dans les zones montagneuses ou désertiques, et développement des énergies renouvelables dans les provinces du Sud.

Certains experts évoquent l’idée de politiques budgétaires et monétaires régionales pour corriger les déséquilibres. El Fakir nuance: «théoriquement, des politiques monétaires propres à chaque région peuvent paraître intéressantes. Mais au Maroc, la politique monétaire est du ressort exclusif de Bank Al-Maghrib. Instaurer des politiques différenciées risquerait de créer des distorsions économiques insoutenables».

En revanche, le volet budgétaire peut jouer un rôle déterminant. Avec la décentralisation avancée, chaque région dispose d’un budget local. Les incitations fiscales et les partenariats État-région, ainsi que le fonds de solidarité entre régions et le fonds de mise à niveau sociale, constituent des leviers importants pour réduire les écarts économiques, écrit Finances News Hebdo.

Le PLF 2026 vise donc un développement territorial intégré et inclusif, fondé sur la complémentarité entre les régions, la valorisation de leurs atouts locaux et la mobilisation conjointe des investissements publics et privés. Le renforcement du capital humain, via des écoles pionnières et des cités des métiers, complète cette stratégie. «Avec ces actions, le Maroc peut aspirer à une croissance durable et inclusive, où la solidarité et la concurrence entre régions deviennent des moteurs d’une création de richesses équitable», conclut l’expert.

Par La Rédaction
Le 24/09/2025 à 20h47