La machine budgétaire est en marche. La Direction du budget a entamé ses réunions avec les différents ministères pour arrêter les grandes lignes du projet de loi de finances (PLF) 2026. Objectif, indique le quotidien L’Economiste dans son édition du vendredi 12 septembre, finaliser les arbitrages et définir l’allocation des crédits qui figureront dans le prochain budget, un processus qui devrait s’étaler sur deux semaines.
Au cœur de ce chantier, consolider le statut du Maroc comme pays émergent. Pour cela, le gouvernement mise sur un double levier, public et privé, afin de renforcer les investissements et stimuler la croissance. Le taux de progression du PIB est estimé à 4,5 % en 2026, avec une réduction du déficit budgétaire à 3 % et un endettement contenu à 65,8 % du PIB.
Les priorités du PLF s’inscrivent dans la continuité de la note d’orientation adressée en août dernier aux ministres, écrit L’Economiste. L’un des axes majeurs concerne le développement territorial intégré, chantier stratégique lancé par le Roi. Il s’agit d’une réorganisation en profondeur de l’administration publique, qui passera par la digitalisation, la simplification des procédures et une meilleure accessibilité des services. Le gouvernement veut ainsi rapprocher l’administration des citoyens, renforcer la confiance et accroître l’attractivité des territoires. La déconcentration administrative se poursuivra, avec la révision des structures et la finalisation du cadre législatif.
L’année 2026 sera également marquée par une accélération de la restructuration des établissements et entreprises publics (EEP). Le but est de rationaliser leur budget, recentrer leurs missions et diversifier leurs sources de financement, afin de réduire leur dépendance vis-à-vis du budget général.
La justice est un autre terrain prioritaire. Le PLF prévoit la poursuite de la numérisation des procédures judiciaires: plateformes électroniques pour le suivi des dossiers, module national dédié aux ventes aux enchères et modernisation des infrastructures. La carte judiciaire sera révisée, avec un renforcement du maillage territorial et une standardisation des tribunaux de la famille, pour garantir un accès équitable à la justice sur tout le territoire.
Le volet social constitue un tournant majeur. Le Maroc opère une transition vers une approche de ciblage plus rigoureuse, adossée au Registre social unifié (RSU). D’ores et déjà, plus de 3,5 millions de familles, soit 19 millions de personnes, sont inscrites dans ce dispositif, avec une forte présence des zones rurales, lit-on encore.
Ce modèle repose sur des aides directes et conditionnelles, visant à lier soutien financier et autonomisation des bénéficiaires. L’accent est mis sur des indicateurs concrets de développement humain: scolarisation des enfants, suivi médical, vaccination, prévention du handicap. Le ministère des Finances insiste: «La justice sociale doit devenir une résultante directe de la dynamique de croissance et d’investissement productif engagée au niveau national».







