Adopté au Parlement, le projet de loi de finances pour l’année 2024 ne semble pas correspondre aux attentes du Patronat. C’est en tout cas ce qu’il faut retenir de la conférence de presse organisée par la CGEM, au lendemain de l’adoption du budget pour le prochain exercice.
«Bien que complètement conscients des enjeux et des équilibres que l’État se doit d’assurer, nous estimons que le PLF 2024 répond partiellement aux ambitions de stimulation de l’investissement et de la création d’emplois», a déclaré son président, Chakib Alj, à la presse.
Pour le patron des patrons, «les chefs d’entreprises ont été pour le peu surpris, après l’adoption du PLF. Pour cause: le traitement de la réforme de la TVA vers une neutralité a été jugé incomplet et certaines mesures ont fortement inquiété le monde économique».
Comme le rapporte l’hebdomadaire La Vie Éco, le président de la CGEM a cité comme exemple l’application d’une forme de solidarité «tous azimuts» des dirigeants en matière de TVA, ou encore les évolutions des droits de douane applicables à un certain nombre de produits. D’après lui, ces mesures «envoient un message mitigé au monde de l’entreprise».
Pour autant, la CGEM a réussi à convaincre, à la Chambre des conseillers, sur le risque que présentent certaines des dispositions contenues dans la première mouture du PLF, relève l’hebdomadaire. Ainsi, le texte relatif à la solidarité des dirigeants a été cadré et amendé de manière à cibler les fraudeurs et seulement après une décision définitive de justice.
Autre avancée pour le Patronat, les élus de la CGEM à la deuxième Chambre ont également réussi à atténuer l’impact des évolutions de TVA sur certains secteurs et produits, notamment dans l’industrie pharmaceutique. Des succès mitigés, à en croire le président de la Confédération, Chakib Alj.
«Nous aurions espéré une Loi de finances 2024 plus équilibrée et plus en phase avec les principes communément portés», regrette-t-il en assurant que l’institution qu’il préside restera mobilisée et continuera à porter les revendications des entreprises marocaines afin de finaliser tous les chantiers de la réforme fiscale.
En guise de conclusion, le patron des patrons a déclaré «ce n’est pas pour dresser un tableau sombre, mais il est de notre rôle et responsabilité de tirer la sonnette d’alarme», en insistant sur l’ouverture de la CGEM à «travailler main dans la main avec le gouvernement, dans le cadre d’un partenariat public-privé franc, sincère et constructif».