La commission des finances et du développement économique à la Chambre des représentants a adopté à la majorité, dans la nuit de dimanche à lundi, la première partie du projet de loi de finances (PLF 2019). Parmi les amendements soumis à la discussion, émanant aussi bien du gouvernement que des groupes parlementaires, le ministre des Finances en a retenu quelques unes, dont celle portant sur le relèvement de la TIC sur les boissons sucrées (sodas, jus de fruit, boissons énergisantes, boissons gazeuses).
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Pour justifier cette taxation, le gouvernement met en avant la santé publique et la lutte contre l’obésité. Une attitude légitime à ses yeux, puisqu’elle s’inscrit en adéquation avec ce qui se passe dans d’autres pays du monde. Rien qu’en juillet dernier, la France a introduit des modifications sur cette taxe, dite « taxe soda », en vigueur depuis 2012 et qui s’applique aux boissons contenant des sucres ajoutés. Désormais, plus une boisson est sucrée, plus elle sera taxée, de sorte à de tenir compte de la quantité de sucre ajouté. L’objectif est d’obliger les industriels à réduire la teneur en sucres des sodas car la répercussion intégrale de cette taxe dans le prix de vente leur ferait perdre des parts de marché.
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La pertinence de cette taxation dans la lutte contre l’obésité et le diabète reste à ce jour discutable, y compris au niveau des instances internationales. En 2016, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait exhorté les pays à taxer les boissons sucrées comme les sodas et les boissons pour sportifs afin de lutter contre l’obésité et le diabète. A cette époque, elle déclarait qu’une augmentation de 20% du prix de ces boissons en réduirait considérablement la consommation. Sauf que deux ans plus tard (le rapport ayant été publié en juin 2018), le comité sur les maladies non-transmissibles de l’OMS s’est distancé de l’appel de 2016, abandonnant toute recommandation visant à taxer les boissons sucrées, arguant que «certains points de vue étaient contradictoires et ne pouvaient être résolus»...