La situation du marché mondial du pétrole est décidément bien plus ambigüe qu’on pouvait s’y attendre, au point où des pays importateurs comme le Maroc restent dans l’expectative. Avec les sanctions américaines contre les importateurs de pétrole iranien, la situation est même devenue plus compliquée.
Dans un article publié surson site web, le journal français La Tribune explique que Washington pourrait faire basculer un marché du pétrole à l'équilibre précaire et provoquer une flambée des prix du brut en raison des sanctions prises contre l’Iran. "Dans les prochaines semaines, le marché va être complètement focalisé sur les exportations de l'Iran, sur le fait de savoir si le pays triche ou si la production chute", a commenté Riccardo Fabiani, analyste pour Energy Aspects, interrogé par l'AFP et repris par la Tribune.
Les inquiétudes de la publication française émanent principalement de la volonté des Etats-Unis de cibler, à partir du 5 novembre, les acheteurs de pétrole iranien afin de priver Téhéran de sa principale source de revenus. Mais si l'or noir est crucial pour la trésorerie iranienne, le pays, troisième producteur de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), est également un des piliers du marché mondial, rappelle la publication. "Même si les Etats-Unis accordent des exemptions, Washington demandera que le volume importé d'Iran baisse nettement", a noté Giovanni Staunovo, analyste chez UBS, qui mise donc sur une hausse des cours.
Pourtant, selon la Tribune, les prix du pétrole ont perdu près de 15 dollars en moins d'un mois, après avoir culminé début octobre à leur plus haut niveau depuis deux ans et demi, avec un baril de Brent à plus de 85 dollars. En fait, il semblerait que la position des Etats-Unis soit aujourd’hui encore ambiguë. Après avoir martelé que l'objectif des sanctions était de réduire les exportations iraniennes à zéro baril, souligne la publication en se référant à une analyse de l’AFP, le pays de Donald Trump a adouci sa position. L'administration américaine a octroyé des exemptions pour huit pays, a annoncé vendredi le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo, sans nommer ces Etats. La Turquie a d’ailleurs indiqué être l'un d'eux et les analystes jugent que l'Inde, un des premiers importateurs mondiaux, serait également sur la liste, qui sera connue lundi.
Quoiqu’il en soit, cette situation n’est pas pour rassurer les pays importateurs comme le Maroc, qui doivent aujourd’hui faire face à l’impact des tensions politiques affectant les cours de l’or noir, avec tout ce que cela peut avoir comme conséquences sur les citoyens de leurs pays