L’écosystème du paiement mobile est trop optimiste. Il semble difficile, en effet, d'atteindre les objectifs de 6 millions de clients et 1,3 milliard de transactions par an à l'horizon 2024, rapporte L’Economiste qui constate que «le modèle économique retenu n'emballe pas tous les acteurs et pourrait influencer les investissements futurs». En cause, «des transactions faiblement rémunérées».
Mais ce projet devrait assurer une rentabilité sur le long terme. La concurrence, en effet, devrait se faire importante et saine, au vu de la perspective d’inclusion financière. D’où la suggestion de «gratuité des transactions à faible montant pour le client et le commerçant». Ce qui, pour le moment, est difficile à envisager, puisque «le plafond n'est pas encore déterminé».
Le journal parle ainsi d’un seuil compris entre 50 et 100 dirhams. En attendant, les cinq services gratuits sont la souscription, la recharge en espèces, le paiement chez le commerçant, la consultation du solde et la résiliation du compte. L’Economiste estime cependant qu’il en faudra plus pour faire adhérer un maximum de commerçants. Et pourtant, c’est justement la constitution d’un réseau dense de marchands qui permettra d’assurer le développement de l’activité et donc de péréniser le modèle économique qui assurera la rentabilité des opérateurs. «Les investisseurs sur ce marché pourraient espérer tirer profit de cette activité à partir de la troisième année, si les volumes sont au rendez-vous», écrit le quotidien.
Aujourd’hui, les prévisions tablent sur l’adhésion de 50 à 100.000 commerçants au paiement via le mobile à moyen terme. Contrairement au paiement par carte dont le coût reste, selon les commerçants, assez onéreux, la commission d'interchange que reverse l'établissement du commerçant à celui du client a été plafonnée à 0,5% pour le paiement mobile, alors qu’elle atteint 1,2% pour le paiement par carte.
Les incitations fiscales pourraient également constituer un facteur pour le développement du m.payment. Selon le journal, les opérateurs ont notamment sollicité la suppression du droit de timbre pour soutenir l'essor du paiement mobile.