Alors que le déploiement du paiement mobile au Maroc peine à se généraliser, les autorités monétaires du Royaume multiplient les initiatives pour le promouvoir auprès du grand public.
L’une des pistes identifiée consiste à dématérialiser le versement de certaines aides gouvernementales aux populations bénéficiaires. Dans ce sens, le ministère de l’Education nationale, Bank Al-Maghrib et le Groupement d’intérêt économique (GIE) du paiement mobile Maroc avaient signé, jeudi 10 décembre dernier, un protocole d’accord visant la digitalisation des transferts monétaires conditionnels au profit des ménages bénéficiaires du programme Tayssir de lutte contre l’abandon scolaire.
Interrogé par Le360 sur le calendrier de déploiement de ce projet, Abdellatif Jouahri, wali de Bank Al-Maghrib, a indiqué, hier mardi 23 mars 2021 en conférence de presse, que ce projet pilote sera effectif dès la prochaine rentrée scolaire, autrement dit à l’automne 2021. Quatre villes seront concernées dans un premier temps par cette opération, à savoir Fès, Meknès, Benguerir et Azilal, avant qu’elle ne soit généralisée à l’ensemble du territoire national.
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Et de préciser que cette opération pilote, qui est initiée sur le budget de l’Etat, dans un domaine sensible, exige des contreparties de la part des foyers. "Ce n’est pas une opération où on jette de l’argent. On dit aux familles: vous devez souscrire à l’opération Tayssir et maintenir vos enfants dans le circuit scolaire", a tenu à préciser le wali.
Ce dernier se montre confiant quant à la réussite de cette opération. "Les dernières réunions nous laissent optimistes sur le fait de monter cette opération pour lui donner son caractère démonstratif et surtout pour qu’elle soit parlante pour les commerçants", a-t-il affirmé, l’objectif étant "d’installer la confiance dans ce mode de paiement".
Parallèlement au déploiement de ce projet, la banque centrale invite les banques à s’engager davantage dans la promotion du paiement mobile auprès de leur clientèle. "Nous poussons les banques à ce qu’elles fassent le démarchage auprès des commerçants et de ses agents de proximité", a souligné Jouahri. D’autant que la loi de finances 2020 a instauré une carotte fiscale pour inciter les commerçants à recourir au paiement mobile: le chiffre d’affaires encaissé par paiement mobile est exonéré pendant 5 ans.