Nouvelles restrictions sanitaires: le coup de grâce pour les restaurateurs

Parmi les mesures d'allègement prévues après la fin du ramadan, la réouverture des cafés et restaurants, le soir, jusqu’à 23h00.

Parmi les mesures d'allègement prévues après la fin du ramadan, la réouverture des cafés et restaurants, le soir, jusqu’à 23h00. . DR

Nouveau coup dur pour les restaurateurs. Les nouvelles mesures restrictives décidées par les autorités vont aggraver davantage la situation financière des différents commerces, restaurants et cafés. Au bord du gouffre, ils interpellent le gouvernement et sollicitent des mesures de soutien.

Le 22/12/2020 à 17h43

Dans un courrier adressé au chef du gouvernement, la Confédération marocaine des métiers de bouche (CMMB, représentée par «la Fédération marocaine des traiteurs, la Fédération nationale des pâtisseries et boulangeries, la Fédération marocaine de la franchise et la Fédération des cafés et restaurants rapides), interpelle l’Exécutif sur «la gravité et la criticité de la situation des commerces face à une décision de fermeture de trois semaines».

Pour rappel, le gouvernement a décrété, hier lundi, une série de nouvelles mesures sanitaires, pour limiter la propagation du coronavirus. Ces mesures consistent en un couvre-feu national à partir de 21 heures, la fermeture des cafés, commerces et centres commerciaux à compter de 20 heures, ainsi que la fermeture, durant trois semaines et toute la journée, des restaurants à Casablanca, Tanger, Marrakech et Agadir.

Tout en adhérant aux décisions et mesures déployées par les instances gouvernementales pour préserver la situation sanitaire au Maroc, la CMMB alerte les autorités sur le caractère «mortel» de cette décision pour les franchises, restaurants et cafés.

«30% des commerces ont été contraints à la fermeture et à la cessation d’activité. Le reste arrivera à suffocation avec une telle décision de fermeture définitive pendant trois semaines sans intervention et contribution des instances gouvernementales», font savoir les auteurs du courrier. «Comment l’Etat va-t-il accompagner ces entreprises dans le maintien de leur survie et le respect de leurs engagements vis-à-vis des collaborateurs, des bailleurs, des banques, des fournisseurs, et de l’Etat?», s’interrogent-t-ils.

La CMMB demande par ailleurs des éclaircissements sur l’étendue de la définition du mot restauration: «inclut-il les cafés, la restauration gastronomique, la restauration rapide, la restauration avec autorisation d’alcool? Quid de la vente à emporter, et de la livraison?».

Les restaurateurs appellent le gouvernement à exclure de ces mesures restrictives l’ouverture des restaurants sans débit de boissons alcoolisées et de maintenir officiellement pour les restaurants, l’activité en mode livraison, drive et à emporter jusqu’à 20h dans le respect des mesures sanitaires.

Pour appuyer ces revendications, la CMMB a reçu le soutien du président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), Chakib Alj. Dans une déclaration pour Le360, le patron des patrons a dit comprendre qu’au vu de la situation épidémiologique, des restrictions sanitaires s’imposent. Toutefois, a-t-il ajouté, «il n’est pas juste de faire supporter à des secteurs en particulier le coût économique des restrictions sanitaires, sans mettre en place des mesures de soutien économique aux entreprises opérant dans ces secteurs et contraintes à fermer par décision administrative».

Il a dans ce sens assuré que la CGEM ne ménagera aucun effort pour porter la voix des opérateurs concernés auprès des pouvoirs publics.

Par Amine El Kadiri
Le 22/12/2020 à 17h43