Depuis quelques jours, les factures à la station-service s’enflamment. Ce vendredi 4 février, le prix du litre de gasoil a dépassé la barre symbolique des 10 dirhams, pour atteindre jusqu’à 10,84 dirhams le litre, selon les données recensées par Le360 dans une station-service casablancaise. Le prix de l’essence a dépassé quant à lui les 12 dirhams, affichant jusqu’à 12,51 dirhams dans certaines stations ce matin.
Ces hausses vertigineuses inquiètent de plus en plus les consommateurs, notamment les professionnels du transport public qui subissent de plein fouet les fluctuations du marché depuis la libéralisation du secteur en 2015. Au Parlement, des voix se sont élevées ces derniers jours appelant le gouvernement à trouver un mécanisme susceptible de réduire l’impact de la hausse du cours du pétrole sur le pouvoir d’achat des marocains.
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Le prix du carburant à la pompe est directement corrélé aux cours du pétrole sur les marchés internationaux. Les prix du Brent se sont inscrits en tendance haussière depuis le début de l’année 2022 pour atteindre 88 dollars le 18 janvier, leur plus haut niveau depuis 2014. Ce vendredi 4 février, le cours du pétrole du Brent a même atteint 92,42 dollars.
Dans un contexte de relance de l’économie mondiale, cette flambée des prix du Baril s’explique notamment par la forte demande internationale mais surtout par des tensions géopolitiques impliquant de grands producteurs tels que les Emirats arabes unis et la Russie.
En attendant une éventuelle intervention pour réduire l’impact de la hausse au Maroc, le prix des carburants ne risque pas de redescendre ces prochaines semaines. La réunion entre les principaux pays producteurs d’or noir, tenu ce mercredi 2 février, n’a débouché sur aucune grande annonce.
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En dépit de l'envolée des cours du pétrole, les 23 membres de l'alliance de l'Opep+ ont décidé d’augmenter légèrement leur production, en mars, pour répondre aux doléances du marché qui aspire à rééquilibrer l’offre et la demande.
Les producteurs ont ainsi convenu «d'ajuster leur niveau total de production de 400.000 barils par jour pour le mois de mars», a indiqué un communiqué de l’organisation à l’issue de la réunion. Un niveau insuffisant, selon les observateurs, et qui ne devrait pas avoir un grand impact sur la tendance haussière engagée depuis plusieurs semaines sur les marchés.