La Bourse de Casablanca s’engage dans une rentrée sous haute intensité, portée par une série de chantiers et d’événements qui pourraient redéfinir son paysage financier. Au premier rang figure l’introduction de nouveaux produits financiers, appelés à transformer en profondeur la manière dont les investisseurs gèrent leurs portefeuilles et leurs stratégies, indique le magazine Finances News Hebdo.
La réforme de la loi sur les OPCVM, actuellement en cours d’adoption en deuxième Chambre, constitue un tournant majeur. «Elle ouvre la voie à l’émergence d’outils modernes encore absents du marché marocain: ETF (Exchange Traded Funds), fonds à règles allégées, fonds participatifs et fonds en devises», résume Finances News. Ces instruments, qui existent depuis longtemps sur les grandes places financières internationales, permettront non seulement de diversifier les stratégies d’investissement, mais aussi d’attirer de nouveaux profils d’investisseurs, notamment institutionnels et étrangers.
À cette dynamique s’ajoute le marché à terme, dont le lancement est attendu de longue date. Un premier produit sur actions, le futur sur l’indice MASI.20, a été validé par l’Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC) en mai dernier. Son entrée en vigueur, imminente selon les opérateurs, offrira aux investisseurs la possibilité de couvrir leurs positions contre les fluctuations du marché, d’optimiser leurs arbitrages et d’injecter davantage de liquidité dans les échanges. Pour la communauté financière, il s’agit d’un levier structurant, susceptible de rapprocher Casablanca des standards internationaux.
Le marché primaire connaît lui aussi une effervescence inédite. Plusieurs introductions en Bourse (IPO) sont en préparation, certaines déjà connues, d’autres plus discrètes mais avancées. «Le pipeline n’avait pas été aussi fourni depuis la crise financière mondiale de 2008», écrit Finances News Hebdo. Chaque opération représente une opportunité d’élargir l’univers d’investissement et de renforcer la profondeur du marché.
Au-delà de l’offre en titres, ces IPO répondent à une demande réelle. Les investisseurs particuliers, revenus en force depuis quelques mois, constituent à nouveau un moteur essentiel du marché. Leur engouement alimente la liquidité et soutient le momentum haussier observé ces derniers temps. Dans un contexte où les valorisations sont parfois jugées tendues, chaque nouvelle introduction est scrutée avec attention et peut contribuer à rééquilibrer les portefeuilles.
Sur le plan macro-financier, l’attention se tourne désormais vers Bank Al-Maghrib. Le prochain Conseil de politique monétaire, prévu le 23 septembre, pourrait marquer une étape importante. Après avoir maintenu le statu quo en juin, l’institution s’était montrée confiante dans son discours. Mais avec une inflation revenue sous la cible et des anticipations à moins de 1% d’ici la fin de l’année, l’hypothèse d’un nouvel assouplissement monétaire gagne en crédibilité.
«Une baisse du taux directeur, qu’elle intervienne en septembre ou en décembre, aurait plusieurs implications», lit-on. Elle soutiendrait les valorisations des actions, réduirait la pression sur les taux souverains alors que les besoins de financement du Trésor pour 2026 s’annoncent en hausse, et favoriserait un environnement plus propice à l’investissement privé. Pour le marché obligataire, resté calme durant l’été, il s’agira d’un test de résistance face à l’augmentation attendue des dépenses publiques.
Enfin, l’agenda boursier est rythmé par la publication des résultats semestriels. Après des trimestriels globalement conformes aux attentes, les investisseurs ne se contenteront plus de suivre la progression du chiffre d’affaires. Ce sont désormais les marges qui seront au centre des analyses, car elles traduisent la capacité des entreprises à préserver leur rentabilité dans un contexte économique mouvant.
Les sociétés capables de démontrer une résilience opérationnelle en sortiront renforcées, attirant de nouveaux flux. En revanche, celles qui décevront, en particulier si elles affichent des valorisations déjà exigeantes, risquent de subir des corrections rapides. Cette focalisation sur les marges pourrait accroître la volatilité et animer significativement les volumes d’échanges dans les prochaines semaines.







