Le gouvernement n'est pas encore connu, le Parlement est au chômage et, pendant ce temps, une guerre sans merci se déroule dans le secteur des mutuelles, relève Aujourd'hui le Maroc dans son édition du 27 décembre. Les enjeux sont en effet assez importants puisqu'un nouveau code de la mutualité a été adopté par le Parlement sortant. Et c'est très justement la nouvelle loi controversée qui est à l'origine de la bataille. Car le nouveau texte interdit aux mutuelles de gérer directement les structures médicales. Mais, dans les faits, rien n'a changé ou presque.
Le statu quo est maintenu alors que les parties concernées tentent, par tous les moyens, de défendre leurs positions. C'est notamment le cas de la MGPAP (Mutuelle générale du personnel des administrations publiques). La direction de la mutuelle condamne la publication d'une circulaire du ministère de la Santé portant sur les structures médicales relevant des mutuelles. "Le conseil d'administration de la MGPAP s'attache aux acquis du secteur de la mutualité et aux structures médicales des mutuelles qui doivent être maintenues, sachant que ces structures participent à faciliter l'accès des citoyens aux soins, au même titre que les secteurs publics et privés", selon les responsables de la Mutuelle générale. Le problème, c'est la nouvelle loi qui a déjà été adoptée définitivement par le Parlement et qui institue explicitement l'interdiction pour les mutuelles de fournir simultanément une couverture sociale et des prestations médicales.
C'est sans doute pour cela que la MGPAP parle aujourd'hui de trouver une formule pour maintenir les centres médicaux des mutuelles en activité. Mais il y a un autre bémol. Les syndicats semblent eux-mêmes divisés sur ce point, en raison des rivalités intersyndicales. Certains syndicalistes appellent même l'administration à passer à l'acte pour mettre en œuvre l'interdiction prévue par le nouveau code de la mutualité. La bataille est donc bien loin d'être terminée...