Marché de l'emploi : L'OIT tire la sonnette d'alarme

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Le taux de chômage dans la région de l'Afrique du Nord continue d'augmenter avec la crise économique. Selon le dernier rapport de l'Organisation internationale du travail, la situation n'ira pas mieux d'ici 2015.

Le 03/06/2013 à 16h28, mis à jour le 03/06/2013 à 18h24

Entre 2013 et 2015, le nombre de chômeurs devrait augmenter de 5% en Afrique du Nord et en Afrique sub-saharienne. L’Organisation internationale du travail (OIT) vient de rendre public son rapport sur "Le travail dans le monde 2013". Le constat concernant le continent africain est loin d’être rose plus particulièrement pour l’Afrique du Nord. En effet, selon l’OIT, en 2012, "le taux moyen du chômage des jeunes en Afrique était de 13,4%, soit 0,3 point de pourcentage supérieur au taux antérieur à la crise, de 13,1% en 2008". A en croire les conclusions de l’organisation internationale, "la hausse était principalement imputable à l’augmentation enregistrée en Afrique du Nord où les taux ont grimpé de 20,3% en 2008 à 23,8% en 2012". A contrario, les chiffres du chômage relatifs à la sous-région d’Afrique sub-saharienne se sont maintenus au cours de cette période à 11,9%.

Instaurer un cadre macroéconomique stable

Néanmoins, en dépit des chiffres assez négatifs concernant la situation de l’emploi en Afrique du Nord, il apparaît que le seuil de pauvreté a diminué dans la région de 12% entre 2008 et 2010. Selon le rapport, "dans l’intervalle, la taille de la classe moyenne a doublé en Afrique du Nord parmi les économies intermédiaires de tranche inférieure et a plus que doublé dans celles de la tranche supérieure entre 1999 et 2010".

Pour l’OIT, le défi est de traiter les "faiblesses structurelles persistantes et de proposer un cadre macroéconomique stable". Il s’agit en l’occurrence de mettre en place des "politiques d’emploi intégrant une politique de salaire minimum". Bien que ce soit déjà le cas au Maroc et dans d’autres pays de la région, cette politique est amenée à évoluer vers un "système sectoriel couvrant une plus grande partie de la répartition des revenus", ce qui, selon l’OIT "permettra davantage de mobilité économique aux différents niveaux de revenus".

Le volet social est également très important dans cette stratégie. A ce titre, l’organisation propose d’améliorer les dispositions sociales, notamment les conditions de travail, et de poursuivre la promotion d’un dialogue social "participatif et inclusif". A ce niveau, force est de constater que le Maroc a encore du pain sur la planche. L’évolution des chiffres du marché du travail de l'Afrique devrait alors servir comme un indicateur de poids pour réajuster les stratégies nationales dans ce domaine.

Par Sophia Akhmisse
Le 03/06/2013 à 16h28, mis à jour le 03/06/2013 à 18h24