L’heure de la grande transformation des derniers fleurons des entreprises publiques a-t-elle sonné? C’est du moins ce que prône Mohamed Boussaid, ministre de l’Economie et des finances. Devant la commission de contrôle des finances publiques relevant de la Chambre des représentants, il a plaidé pour la mutation de l’Office national des chemins de fer (ONCF) et de l’Office national des aéroports (ONDA) vers un statut de sociétés anonymes à capitaux ouverts. Rien que cela. Objectif: en faire des structures plus performantes avec des modes de gestion plus fluides, mais aussi plus transparents.
Le ministre cite en exemples les succès remportés par d'autres entreprises publiques ayant réussi leur transformation en ce sens. Il en est ainsi de l’Office chérifien des phosphates (OCP), fort de quelque 101 unités de production et de commercialisation, et dont les performances, au Maroc comme ailleurs en Afrique et dans le reste du monde, ne sont plus à démontrer.
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Autre exemple, celui de la Caisse de dépôt et de gestion (CDG) qui chapeaute un réseau tentaculaire de 165 sociétés opérant aussi bien dans la collecte et la gestion de l’épargne, la banque et les finances que dans les métiers de développement territorial et spatial. N'oublions pas la Royal Air Maroc qui, entreprise publique déficitaire, s’est transformée en société rentable avec une stratégie de développement solide (notamment sur le marché africain) et une rentabilité certaine depuis bon nombre d’années.
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«Cette transformation est non seulement un gage de performance et d’efficacité dans l’action, mais aussi de transparence. Au mode de gestion reposant sur le fonctionnariat et les lenteurs en matière de prise de décision, elle privilégie la flexibilité dans l’organisation et la rigueur dans l’action», a dit en substance l’argentier du Royaume.
De droit privé, la société anonyme répond également à des règles d’administration et de surveillance plus strictes, avec prise de responsabilité et reddition de comptes. Le tout, devant des «actionnaires». Le risque, notent cependant des observateurs, est la fin de la «souveraineté» de l’Etat sur ces entités, le monopole que peut avoir ce dernier sur un secteur donné étant perdu. C’était le cas pour des entreprises comme le Crédit Agricole ou Maroc Telecom. Reste le constat que ces entreprises, comme toutes les autres qui ont réussi leur mutation vers la société anonyme, sont aujourd’hui des modèles de succès et de bonne gouvernance.