Loi de finances: Les mesures pour l’emploi

DR

Revue de presseKiosque360. Deux mesures phares sont contenues dans le projet de budget pour encourager à la création de nouveaux postes de travail par les entreprises. Suffiront-elles à satisfaire le patronat?

Le 31/10/2014 à 07h57

Saison de discussion de loi de Finances oblige, l’hebdomadaire La Vie Eco a consacré plusieurs articles au projet de budget dans son édition datée du 31 octobre. Outre une interview du ministère des Finances qui y répète son discours bien rôdé, des papiers traitent de diverses thématiques comme la suppression de l’exonération de la TVA sur les crédits de logements sociaux accordés aux promoteurs ou encore les prochaines étapes de la décompensation. Mais l’article phare a trait à l’épineuse problématique de l’emploi.

La Vie Eco zoome, en effet, sur les deux mesures phares apportées par le projet de loi de finances 2015 pour la promotion de l’emploi et qui méritent d’être connus.

Le coup de pouce aux nouvelles entreprises

Le projet de budget introduit en effet une nouvelle mesure concernant les nouvelles entreprises qui seront créées entre 2015 et 2019. Pendant deux ans, elles seront exonérées, pour 5 de leurs employés, de l’Impôt sur le revenu à hauteur d’un salaire mensuel brut de 10.000 dirhams par mois, des cotisations sociales et de la taxe professionnelle. Mais ces avantages sont conditionnés par l’obligation de recruter ces salariés «dans les deux premières années suivant la date de création de l’entreprise et dans le cadre d’un contrat à durée indéterminée (CDI)». Question qui reste en suspens: Qu’est ce qui empêcherait ces entreprises de les licencier quelque temps après la signature du CDI ?

La deuxième disposition importante de la loi de finances 2015 en matière d’emploi: le réaménagement du programme Idmaj, «à l’origine de 40% des créations nettes d’emplois». Deux nouveautés sont apportées pour ce plan qui consistait à accorder des exonérations (IR, cotisations sociales, et taxes sur revenu) pour les stagiaires payés à 6.000 dirhams au maximum. La rallonge supplémentaire d’une année accordée aux entreprises qui recrutaient définitivement ces employés est supprimée. Les entreprises sont d’ailleurs contraintes de recruter 60% des stagiaires bénéficiant de ce régime et pour lesquels l’Etat assurera une couverture sociale pendant les deux ans d’apprentissage.

Ces mesures, comme tant d’autres, font dire à Mohamed Boussaid, ministre des Finances, dans les colonnes du même hebdomadaire, que «le gouvernement a répondu favorablement à de nombreuses requêtes des entreprises». Vraiment? Cela suffira-t-il à satisfaire les membres de la CGEM qui avait mis la barre beaucoup plus haut en termes de doléances contre un engagement à créer 100.000 emplois? Pour l’heure, les présidents de commission de la Confédération patronale gardent le silence. Ils préfèrent sans doute faire du lobbying dans les coulisses de l’hémicycle: le bras de fer médiatique ne vient qu’en dernier recours.

Par Fahd Iraqi
Le 31/10/2014 à 07h57