L’OCP, qui détient un tiers des parts du marché mondial des phosphates, envisage l’ouverture de son capital à des investisseurs étrangers, révèle en Une le quotidien arabophone Akhbar Al Youm dans son édition de ce mercredi 16 septembre. S’appuyant sur une déclaration de deux responsables marocains à l'agence Bloomberg, le quotidien rapporte que «le Groupe serait en train d'étudier l'apport d'investisseurs étrangers». Cela intervient trois jours après une déclaration du PDG de l’OCP, Mustapha Terrab, qui a déclaré à Londres que «le Groupe était ouvert à toutes les options de financement et que l’ouverture du capital de l’OCP n’était pas un sujet tabou». Cependant, a-t-il précisé, «il y a une ligne rouge à ne pas franchir: l’Etat marocain gardera le contrôle de la majorité du capital». «En dehors de cela, nous sommes ouverts à toutes les options de financement qui feront progresser notre stratégie et contribueront à protéger les intérêts de nos actionnaires», a-t-il ajouté.
Des sources au sein du Groupe soulignent, d’ailleurs, que «l’OCP est une société anonyme et que l’ouverture de son capital reste une chose normale». Par ailleurs, dans une déclaration au quotidien, l’expert économique Omar Kettani affirme que, «si cela se confirme, l’Etat cédera l’une des sociétés les plus productrices de devises». Et d’expliquer que le besoin de liquidités serait à l’origine de cette décision, tout en appelant à mettre en place un arsenal juridique pour régir la cession des biens de l’Etat au privé. Car, a-t-il fait remarquer, l’histoire de la privatisation au Maroc montre que des entreprises importantes ont été cédées à des prix dérisoires. Et ces entreprises ne devenaient bénéficiaires que parce qu’elles avaient été mal gérées auparavant.
Enfin, le quotidien rappelle que la société OCP SA est détenue à 95% par l'État marocain et à 5% par la Banque Centrale Populaire.En 2014, l'OCP a réalisé un chiffre d’affaires de 4,9 milliards de dollars (+ 6%) dont 88% à l'export et un résultat net part du groupe à 508 millions de dollars, en retrait par rapport à 2013 (726 millions de dollars) et, surtout, à 2012 (1,4 milliard de dollars).