L'incitation fiscale à la restructuration des entreprises

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Revue de presseKiosque360. Les mesures ciblant les personnes physiques soumises à l’IR vont être reconduites et même installées. Elles permettent de séparer le patrimoine des actionnaires de celui de la société. Mais attention, les titres de l’entité bénéficiaire devront être conservés durant au moins 4 ans.

Le 15/06/2017 à 02h33

Le régime d’incitation fiscale dédié à la restructuration des entreprises va être pérennisé. Dans son édition du jour, L’Economiste rapporte que la mesure «accorde aux personnes physiques exerçant une activité professionnelle à titre individuel en société et soumises à l’IR la possibilité de se transformer en sociétés personnes morales assujetties à l’IS». Lancée il y a cinq ans, la mesure qui expirait fin 2016 devrait être pérennisée. Les personnes concernées commencent à peine à prendre connaissance de cette disposition dont le principe est d’inciter les contribuables exerçant parfois dans l’informel à se restructurer en sociétés soumises à l’IS.

Le principe est plutôt simple et consiste «à apporter le patrimoine d’une personne physique à une société sans impact fiscal sur la plus-value». Aujourd’hui, le dispositif comporte de nombreuses nouveautés. A commencer par l’obligation pour la personne physique de souscrire une déclaration au titre des revenus de l’année précédant celle de l’apport à la société. Il y a également obligation de conserver les titres de la nouvelle société pendant au moins quatre ans, avant de pouvoir les céder. La déclaration de revenus a pour objectif d’éviter les distorsions fiscales et de permettre au contribuable de payer l’IR sur la période où il exerçait encore à titre de personne physique. Quant à l’obligation de conserver les titres d’une société pendant une durée minimale, elle est censée prévenir les manœuvres d’optimisation.

Le passage d’une société personne physique à personne morale présente plusieurs avantages. Et le premier, on l'aura compris, est fiscal. «En exerçant en tant que personne physique, un contribuable paye 38% d’IR. Soit le taux le plus élevé de tous les impôts. En revanche, s’il se transforme en société soumise à l’IS, il sera imposé à 10% pour la tranche de chiffre d’affaires de moins de 300.000 DH et 20% entre 300.000 et 1 million de DH».

Dans le cas des professions libérales (médecins, notaires, avocats…), il faudra s’acquitter soit d’une cotisation minimale de 6% du chiffre d’affaires de la société, même sans réalisation de bénéfice, au lieu de 0,5% en tant que société personne morale.

«Outre l’incitation fiscale, le basculement en société permet de s’associer avec de nouveaux investisseurs, de bénéficier d’augmentations de capital grâce à l’arrivée de nouveaux associés, de faciliter également la transmission en cas de décès».

Par Rachid Al Arbi
Le 15/06/2017 à 02h33