L'essence à son plus bas niveau depuis 2000

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Revue de presseKiosque360. A moins de 9 dirhams, le prix du litre d’essence est à son plus bas niveau depuis 14 ans. La baisse devrait se poursuivre à la faveur de la chute des cours du pétrole. Toute l’économie en tirera profit. Mais le raffineur Samir n’a pas encore vu le bout du tunnel.

Le 19/01/2015 à 10h01

Avec la dernière baisse entrée en vigueur vendredi 16 janvier, les prix de l’essence sont à leur plus bas niveau depuis 14 ans. En six mois seulement, l’automobiliste a gagné 4,58 DH par litre d’essence, qui ne s’échange plus qu’à 8,98 dirhams. Pour l’Economiste, "la vérité des prix profite aux ménages", puisque la facture "baisse de 200 dirhams pour le plein d’un réservoir de 45 litres". L’essence qui était le carburant le plus détesté des automobiles, regagne ses lettres de noblesse.

Que de bonnes surprises pour les mois à venir

C’est moins vrai pour le gasoil qui n’a vu "ses prix décrocher que de 1,66 dirham en six mois". Néanmoins ce n’est fini ni pour l’essence ni pour le gasoil. La réalité des prix fait que pour la première fois, le consommateur peut bénéficier de la baisse des cours internationaux du brut. Aujourd’hui les prévisions des analystes font état d’une poursuite de la baisse des cours du pétrole. Pas plus tard que la semaine dernière, Goldman Sachs estimait que les prix du baril devraient descendre jusqu’à 39 dollars dans six mois, soit une baisse supplémentaire de près de 20% par rapport au niveau moyen du mois de décembre. De même, l’Agence internationale de l’énergie écarte toute reprise des prix à court terme. Selon le quotidien économique, certains experts n’excluent pas un baril à 25 dollars.

L’économie nationale jubileCe ne sont pas seulement les ménages qui en profitent. Les importations de carburants sont passées de 102 milliards de dirhams à 92 milliards, soit une réduction de l’ordre de 10 milliards de dirhams. Le poids des hydrocarbures dans les importations globales baisse de 2,5 points pour s’établir à 24%, contre 26,5% en 2013. Alors que la baisse n’a été comptabilisée qu’à partir de juillet. En 2015, si cette baisse se maintient et que l’impact dure jusqu’en décembre, ce sera un vrai soulagement de plusieurs dizaines de milliards sur la balance commerciale. Les transporteurs, l’ONEE pour son électricité, mais également la caisse de compensation pour le gaz font également partie des heureux bénéficiaires de cette baisse.

Seule la Samir en souffre

Au niveau des entreprises, la Samir, l’unique raffineur du pays, ne semble pas tirer profit de cette baisse du fait de son stock stratégique de 4 millions de barils et de son stock outil correspondant à 15 jours de ventes. Avec la baisse des prix, l’exercice 2014 sera déficitaire. Depuis la publication d’un profit warning en décembre dernier, le cours en bourse n’arrête pas baisser. La capitalisation boursière qui dépassait 5,1 milliards de dirhams, n’est plus que de 2,7 milliards de dirhams. Néanmoins, avec cette baisse des cours, la Samir devrait reconquérir un marché qu’elle avait tendance à perdre. Ses ventes progressent régulièrement, comme elle l’a indiqué dans son profit warning qui a fait état d’une hausse de 15%.

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 19/01/2015 à 10h01