Le cahier tunisien fait l’objet d’une enquête antidumping depuis mai 2017. Le dossier semble désormais connaître une nouvelle étape. Ce lundi 30 avril, une audition publique, dans le cadre d’une procédure antidumping visant les importations de cahiers tunisiens, a eu lieu au ministère de l’Industrie, de l’investissement, du commerce et de l’économie numérique. Occasion pour les industriels marocains de présenter leurs griefs contre la concurrence, jugée déloyale, du cahier tunisien.
Les professionnels ont expliqué que les exportations tunisiennes de cahiers ne cessent de croître et représentent actuellement près de 90% des importations de cahiers par le Maroc. Ces dernières ont atteint, en 2017, un niveau record alors que la tendance va crescendo depuis le début de l’année en cours. Une situation qui illustre la volonté des industriels tunisiens d'écouler le surplus de leur production au Maroc. D’ailleurs selon les industriels marocains, plus de 80% des exportations totales tunisiennes sont écoulées sur le marché marocain.
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Selon les professionnels locaux du secteur, il ne fait aucun doute que «les prix moyens des exportations tunisiennes de cahiers vers le Maroc au cours de la période considérée sont systématiquement les plus bas, même en comparaison avec d’autres de l’Afrique subsaharienne. Ainsi, le marché marocaine est victime d’une stratégie de dumping ciblé de la part des exportateurs tunisiens visant à évincer ce qui reste de l’industrie nationale».
Chose que les opérateurs tunisiens ont jusqu’à présent réfutée, soulignant qu’il n’existe pas de pratiques déloyales de leur part. Pourtant, les industriels marocains ont soulevé l'existence d'une subvention octroyée par le gouvernement tunisien sur la bobine pour la production de certains types de cahiers. D’après leurs calculs, cette subvention représenterait environ 20% du coût de revient du cahier et dynamise l’industrie tunisienne du cahier. Du coup, «cette subvention permet d’exporter le surplus de production à des prix imbattables», avancent les industriels locaux.
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L'audition au ministère de tutelle a été également l’occasion d’expliciter les conséquences néfastes de ce dumping sur l’industrie locale, jusqu'ici compétitive et génératrice d’emplois. En effet, les industriels marocains confrontés à cette concurrence déloyale disent vendre à perte et craignent pour la survie du secteur.
Dans ce cadre, ils appellent les autorités à prendre des mesures à même de préserver l’intérêt du consommateur marocain, tout en assurant au marché les conditions d’une concurrence saine.
D’où la demande à ce que des mesures antidumping soient prises par les autorités, sachant que les conditions exigées par l’OMC sont remplies dans ce cas d’espèce.
