Les syndicats retiennent leur souffle. Le démarrage du dialogue social leur permettra de sonder les intentions réelles du gouvernement, affirme L’Economiste dans son édition du 9 octobre.
Le quotidien souligne que les importantes attentes des centrales syndicales ne sont pas sans impact sur les finances publiques, notamment les demandes liées à la hausse des salaires dans la fonction publique, à l'augmentation des allocations familiales ou à la réforme de la grille de l’impôt sur le revenu. L’UMT propose, à ce sujet, de porter la tranche exonérée à 36.000 dirhams bruts annuels, contre 30.000 dirhams actuellement.
Concernant les salaires, le gouvernement Benkirane avait proposé une hausse de 4% échelonnée sur 4 ans pour les fonctionnaires, mais cette offre avait été rejetée. Les discussions sur l’augmentation des allocations familiales n’avaient pas non plus abouti. Les organisations syndicales espèrent obtenir rapidement satisfaction avec des mesures entrant dans le projet de loi de Finances 2018, dont les grands axes leur seront exposés lors de cette rencontre.
Deux grands dossiers devraient également être tranchés: celui de l’amendement du Code du travail et celui de la loi organique sur la grève, dossiers sur lesquels persistent d’importantes divergences entre les parties. Ainsi, la CGEM souhaite intégrer le principe de «flexi-sécurité» dans le code du travail, avec l’introduction du contrat de chantier, de projet ou de mission. Des propositions auxquelles les syndicats s’opposent fermement. Les centrales critiquent également l’adoption unilatérale du projet de loi organique sur la grève et son dépôt au Parlement. «L’UMT, qui est le premier syndicat représentatif, n’a même pas reçu une copie de ce projet par la voie officielle», s’étonne El Miloudi Moukhariek, secrétaire général de ce syndicat, dans une interview accordée au quotidien.