Les banques ont remporté le gros lot sur les opérations facturées à la clientèle en 2016, peut-on lire dans les colonnes de La Vie Eco, dans sa livraison du 14 avril. D’après les chiffres tirés des dernières communications financières, les huit principaux établissements de la place ont empoché près de 6 milliards de dirhams de commission. Il s'agit là d'une progression de près de 10% par rapport à 2015, soit le double des meilleures progressions annuelles sur les quatre dernières années, calculées par Bank Al-Maghrib.
L’année avait pourtant mal commencé. Le 1er avril 2016, toutes les banques s’étaient engagées à rendre gratuites six opérations (accès à la banque digitale, recalcul du code PIN de la carte bancaire…) venues s’ajouter à seize autres offertes aux clients à titre gracieux depuis 2010. S’ajoutent à cela des arrêtés des ministères de l’Industrie et des Finances entrés en vigueur à la même époque et ayant introduit de nouveaux plafonds pour les frais de dossier des crédits immobiliers et les indemnités de remboursement anticipé qui y sont rattachées. Mais ces aménagements n’ont que très peu affecté le cœur du business des banques.
Les établissements tirent, en effet, la plus grosse partie de leurs commissions de l’utilisation des moyens de paiement par la clientèle. Avec près de 2 milliards de dirhams de produits, ces services ont procuré au secteur le tiers de ses revenus sur prestations en 2016 et cette proportion dépasse même 40% pour les plus grandes banques. Il se trouve, en fait, que les tarifs des commissions prélevées sur moyen de paiement ont au contraire augmenté. Frais de virement au Maroc ou à l’étranger, retrait d’espèces par chèque guichet ou déplacé, rejet de chèque… Des hausses ciblées dépassant parfois 30% ont été opérées.
L’autre grande source de commissions reste les opérations sur compte qui ont rapporté un peu plus de 1,5 milliard de dirhams en 2016, soit 9% de plus que l’année d’avant. La santé de fer de ce poste peut étonner lorsqu’on connaît l’importance donnée aux offres packagées qui, par leur tarification forfaitisée, procurent en théorie des revenus moindres. Mais le fait est que les ouvertures de nouveaux comptes permettent de compenser cela par un effet volume.