Les provisionnements des créances en souffrance du secteur bancaire ont connu une croissance exceptionnelle au cours de ces dernières années, dans le sillage de la montée des risques. Et aucun signe d’amélioration n’est aujourd’hui perceptible. «Le taux de créances en souffrance des banques pourrait grimper jusqu’à 8,5 % en 2016», révèle d’ailleurs le quotidien L’Economiste dans sa livraison du vendredi 4 septembre et du week-end, se basant sur les résultats du macro stress test réalisé par Bank Al-Maghrib.
Il faut dire que les déboires financiers de certains opérateurs clés de l’économie nationale ne rassurent pas. Si les cas de la Samir et d’Alliances sont de notoriété publique et continuent d’alimenter les discussions, de nombreuses autres entreprises de tailles moins importantes mettent chaque jour la clé sous le paillasson, accroissant les créances en souffrance des banques et le coût du risque.
Face à cette situation, les banques tentent de réduire leur exposition sur certains secteurs désormais à risques en durcissent leurs conditions d’octroi de crédits. Bank Al-Maghrib a aussi durci ses règles prudentielles relatives à l’exposition d’une banque sur un client ou un groupe de clients liés. Et, afin de mieux surveiller l’exposition des banques sur cette catégorie de clients, «les grands encours font l’objet d’un reporting régulier auprès de Bank Al-Maghrib», relève l’Economiste qui ajoute que «le fort penchant des banques à financer surtout les grandes entreprises est un facteur important de risque». En effet, l’exposition du secteur bancaire vis-à-vis des grands comptes atteignait 377 milliards de dirhams à fin 2014. Un niveau représentant 3,4 fois les fonds propres du secteur.
Face aux craintes que pourraient faire peser les déconvenues de certains de ces grands comptes sur le secteur bancaire, «les établissements sont priés de lister les groupes fragilisés par la conjoncture», souligne le quotidien.