D'après l'auteur de cette étude, Larabi Jaidi, la naïveté consisterait à dire que l'ouverture commerciale est toujours favorable à la croissance et aux équilibres extérieurs parce qu'en augmentant le degré de concurrence, elle accroît la compétitivité et aboutit à une allocation optimale des facteurs de production.
Cette vision, explique-il, oublie toutefois que la libéralisation commerciale peut aussi générer des effets redistributifs négatifs qu'il convient d'anticiper pour en maîtriser les conséquences.
Et de poursuivre: «A l'inverse, un discours uniquement négatif postulerait que notre économie n'a pas de marges d'exploitation ni d'opportunités à saisir pouvant intéresser nos partenaires, et serait incapable de s'adapter au vu des risques de l'ouverture, se réfugiant alors dans un repli sur soi sans perspective d'avenir».
La réalité est que le Maroc est ouvert sur des grands marchés européen, américain et africain et par conséquent à de centaines de millions de consommateurs, dont il peut tirer des avantages réels et une prospérité durable, relève l'auteur de cette étude.
Selon lui, les voies d'amélioration significative de la politique commerciale marocaine existent. «Le ministère semble prendre en main la mise en place d'un cadre institutionnel du commerce extérieur efficace. Les réformes organisationnelles et réglementaires se sont succédé ces dernières années».
Pour Jaidi, la tâche essentielle consiste à consolider le processus national de formulation de la politique commerciale, à renforcer les parties prenantes dans le processus de consultation, mais aussi pour remédier aux carences en matière de capacités recensées.
Une telle démarche peut contribuer à la création d'une capacité permanente, durable et dynamique en vue de définir des objectifs, d'établir des programmes de travail et de mesurer les progrès, note-t-il.
Elle peut, par ailleurs, améliorer l'information et l'adhésion du secteur privé et des acteurs de la société civile aux stratégies et aux choix commerciaux du pays, souligne l'auteur de l'étude, jugeant qu'il est essentiel de mobiliser et de mieux utiliser les moyens existant. Cette synergie des visions et des actions serait le gage d'un redressement pérenne des comptes extérieurs de l'économie nationale, estime-t-il.
L'étude est structure e en deux parties. La première représente un diagnostic critique sur le cadre institutionnel, les orientations stratégiques, la production des normes de régulation du secteur, la consistance de l'opérationnalisation des décisions. Elle examine les modalités d'implication des parties prenantes (les autres secteurs, la diplomatie économique et le monde de l'entreprise) dans la dynamique des réformes du commerce extérieur.
La deuxième partie se focalise sur les leviers d'action qui seraient susceptibles d'être mobilisés pour redresser les dysfonctionnements actuels de la politique du commerce extérieur. Elle met aussi l'accent sur les volets stratégique, institutionnel et réglementaire qui pourraient impulser un nouvel élan aux échanges internationaux du Maroc.