Le transport routier international au Maroc va mal

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Revue de presseKiosque360. Depuis quelques années, la part de marché des opérateurs nationaux ne cesse de baisser au profit des compagnies étrangères.

Le 27/03/2015 à 07h24

Selon La Vie Eco, qui évoque le sujet dans sa livraison de ce vendredi 27 mars, certains professionnels parlent même d’une disparition totale des transporteurs marocains sur certaines branches d'activités, notamment l’industrie. "Les transporteurs nationaux ne représentent que 5% de l'activité liée à l'industrie, y compris le textile", confirme Jamal Haddi, président de l'Association marocaine des transports routiers internationaux (AMTRI), cité par le journal. Mais quelles sont les raisons qui expliquent une telle situation ? Pour mieux comprendre cette agonie dans laquelle se trouve le secteur, il faut d’abord savoir qu’il se divise principalement en deux catégories, rappelle La Vie Eco.

La première, c'est le transport frigorifique. Sur ce créneau, les principaux clients sont les entreprises agricoles qui exportent des agrumes vers l'Europe, notamment vers l'Espagne et la France. Sur ce segment, les transporteurs marocains arrivent à tirer leur épingle du jeu, vu que les donneurs d’ordre sont principalement des Marocains, assurant jusqu'à 50% du transport international d'agrumes. Mais, cela n’est pas le cas pour le transport de marchandises industrielles, nous apprend l'hebdomadaire. Sur ce créneau, les donneurs d'ordre sont, en majorité, étrangers ou des filiales de groupes étrangers. Et ces derniers préfèrent dans la plupart des cas s’adresser aux transporteurs étrangers qui négocient souvent des contrats couvrant l'activité de leurs clients dans plusieurs pays.

En plus de cela, la réglementation contraignante imposée en Europe rend les transporteurs marocains moins compétitifs. Aussi, les opérateurs nationaux sont-ils obligés de revenir à vide lorsqu’ils ne trouvent pas de clients dans le pays de livraison, ce qui rend donc le business peu rentable. Mais ce n’est pas tout. Selon La Vie Eco, une concurrence malsaine s’est installée de ce côté. En effet, le transfert des marges est une pratique courante dans le secteur. Ainsi, plusieurs transporteurs étrangers, travaillant avec des filiales de groupes étrangers installés au Maroc, ont recours à cette pratique pour contourner le cadre fiscal contraignant, et pouvoir proposer un tarif défiant toute concurrence sur le marché.

Par Ismail Benbaba
Le 27/03/2015 à 07h24