Le transport au point mort

Brahim Taougar Le360

Ça va mal dans le secteur des transports. Pendant 48h, stations services, pompistes et chauffeurs de taxis sont en grève au grand désarroi des consommateurs.

Le 18/07/2013 à 03h38, mis à jour le 18/07/2013 à 11h12

Vérifiez votre réservoir avant de prendre la route, sans quoi vous risquez la panne sèche. Et pour cause. A partir d’aujourd’hui et pendant les prochaines 48h les pompistes sont en grève. La décision annoncée à l’issue de la dernière assemblée générale extraordinaire de la Fédération nationale des commerçants et des propriétaires des stations-services, dénonce les "problèmes graves qui menacent l’avenir de la profession".

Dans un communiqué publié par la Fédération, les professionnels du secteur pointent du doigt les sociétés d'hydrocarbures les accusant de "vouloir mettre la main sur ces stations-services en vue de bénéficier des terrains sur lesquels elles se trouvent". Pour les commerçants et propriétaires, "ces sociétés veulent chasser les gérants et de les priver de leurs droits" faisant notamment référence à une décision de justice, rendue en faveur des pétroliers, qui prive les ayants droit de la succession. C’est donc une véritable guerre des tranchées qui s’enclenche désormais entre les deux parties, laissant en plan les consommateurs.

48h à mobilité réduite

Bien que cette grève ne soit pas bloquante, comme a tenu à le préciser le Groupement des pétroliers du Maroc (GPM), l’approvisionnement en carburant risque néanmoins d’être plus compliqué. Et pour cause. Sur les 2.240 stations services du royaume, 1.500 sont entre les mains de gérants (en grève), ce qui laisse près de 740 stations à travers tout le pays de disponible puisqu’elles sont directement gérées par les compagnies de distribution.

Un "malheur n’arrivant jamais seul", les taxis comptent également protester. A priori pas d’arrêt de circulation, mais selon un communiqué du bureau syndical de l'Union des fédérations nationales des conducteurs et professionnels du transport, les taxis porteront durant 48 heures à partir de dimanche, un brassard en signe de contestation pour "défendre les droits légitimes" de ses adhérents.

Pour les professionnels, cette mesure est justifiée par "l'absence de volonté de dialogue chez l'administration et la négligence des droits matériels et moraux des employés", a indiqué l'Union, qui dénonce "les exactions et les restrictions à l'action syndicale". Les tensions qui persistent entre les acteurs du secteur des transports ne semblent pas prêtes de se calmer. Une situation qui, si elle persiste, risque fort d'impacter plusieurs secteurs de l'économie nationale, notamment en matière de transport de produits alimentaires.

Par Sophia Akhmisse
Le 18/07/2013 à 03h38, mis à jour le 18/07/2013 à 11h12