Contre la fraude et les fausses déclarations, le secteur des assurances se met en ordre de bataille et tous les moyens sont bons pour y faire face. Dans son édition du mardi 23 avril, le quotidien L’Economiste fait le bilan d’un ensemble de mesures adoptées par la filière contre ce qui est devenu «une industrie parallèle».
Ainsi, la majorité des assureurs recourent désormais à une centrale créée au niveau de la Fédération marocaine des sociétés d’assurances et de réassurance (FMSAR). «L’objectif est de permettre, au niveau de l’ouverture d’un sinistre, dans certains cas, de la branche automobile par exemple, d’avoir l’historique de l’ensemble des opérations et sinistres déclarés qui concernent les véhicules en question ou les personnes à indemniser», lit-on.
Ces investigations permettent aux équipes des compagnies, experts et autres parties prenantes qui interviennent dans la chaîne de gestion de ce type d’incidents d’avoir l’ensemble des données, voire parfois les images des véhicules sinistrés, ou encore les photos des dégâts et blessures qui ont été traités et observés au préalable par l’ensemble des compagnies.
«Pour verrouiller les failles et monter en expertise, des sociétés d’assurances ont mis en place des équipes dédiées, avec des process de pointe conçus pour remonter les étapes via des investigations techniques, le recours à l’analyse des données (data analytics), l’intelligence artificielle, le recoupement des informations, les signes de contradiction et les incohérences», explique L’Economiste.
L’IA apparaît ainsi comme un moyen efficace de lutte contre la fraude compte tenu de la masse d’informations et de données pour détecter des cas suspects. S’y ajoutent des moyens pointus de lecture et d’analyse des photos des sinistres.
Cela étant, certaines compagnies, surtout celles adossées à des groupes internationaux, sont plus avancées que d’autres. Et le marché a encore beaucoup d’années pour se structurer et faire évoluer les techniques avec la data centralisée, l’IA, l’adoption de technologies de pointe ou encore la formation d’experts et la mise à niveau des services spécialisés. Car, jusque-là, les professionnels ne disposent que de 20% de l’ensemble de la data sur le marché. D’où les gisements d’amélioration pour juguler les cas frauduleux.
Le phénomène est une pratique courante dans le monde entier, pas particulièrement au Maroc. Mais les proportions sont importantes compte tenu de la valeur des indemnisations et des montants décaissés par rapport au chiffre d’affaires des compagnies marocaines. Le taux des cas frauduleux dans l’automobile est tellement important qu’il est estimé à 4 voire 5% du chiffre d’affaires du secteur global des assurances au Maroc.