Bien qu'étant l’une des priorités du plan Halieutis et plusieurs années après le déploiement de cette stratégie, le secteur de l’aquaculture peine à atteindre ses objectifs. Le quotidien l’Economiste indique ainsi, dans son édition du lundi 8 janvier, que la production de l’aquaculture porte sur 400 tonnes seulement, contre un objectif de 200.000 tonnes à l'horizon 2020. Pour le quotidien, ce n’est pas faute de volonté politique. Le département de tutelle a en effet mis en place, pour atteindre ses ambitieux objectifs, une agence dédiée au pilotage du secteur, à savoir l’Agence nationale de développement de l’Aquaculture (ANDA). Malgré cela, le secteur peine à décoller. Pour L’Economiste, le secteur aquacole marocain reste embryonnaire et déphasé par rapport aux opportunités qui existent tant sur le plan national qu’international. Le Maroc est même très en retard par rapport à ses voisins méditerranéens, dont la production aquacole connaît une croissance annuelle de 4,6% depuis trois décennies.
Le journal cite également une étude de la direction des Études et des prévisions financières relevant du ministère de l'Economie et des finances, étude selon laquelle plus de 50% des poissons commercialisés dans le monde proviennent de l’aquaculture. Ce chiffre devrait atteindre 70% à l’horizon 2030. Ce qui fait de ce secteur, ajoute L’Economiste, un secteur incontournable à la fois pour la sécurité alimentaire et la sauvegarde des ressources naturelles.
Au Maroc, le contexte est favorable au développement du secteur. En effet, souligne le quotidien, la demande locale pour la consommation de poisson est en progression soutenue grâce aux changements des habitudes alimentaires, au tourisme… Par ailleurs, ajoute l’Economiste, le Maroc est contraint de gérer la pression sur ses richesses maritimes. Enfin, la demande à l’export est également un facteur favorisant la croissance de l’aquaculture.
Mais si le secteur peine à décoller malgré tout son potentiel, c’est bien parce qu’il existe des freins qu’il faut lever, explique le quotidien économique qui évoque la difficulté des investisseurs à accéder au foncier, la faible maîtrise des techniques d’élevage, le manque de financement, la faible offre des assureurs et une fiscalité inadaptée. Pour répondre à toutes ces contraintes, une nouvelle stratégie dédiée au secteur est en cours d'élaboration avec le soutien de la FAO.