La crise du Covid a déstabilisé tous les équilibres économiques. Dans son édition du jour, Les Inspirations Eco argue que les effets de la pandémie ont «balayé tous les standards de soutenabilité macroéconomique de l'endettement des États et ont mis à mal la discipline budgétaire».
Il en veut pour preuve un bond de 11,4 points de pourcentage en un an de l'encours de la dette du Trésor qui a culminé à 832,48 milliards de DH. Cela signifie, selon lui, que «chaque Marocain doit, en moyenne, 23.800 DH aux créanciers de l’État». D’autant plus que le coût en frais financiers de la dette est onéreux. La facture a atteint, d’après le journal, 29,6 MMDH, et «dépasse de loin le budget annuel consacré à la Santé publique». Pour lui, le financement de la dette passe «soit par la croissance, dont on peut espérer des ressources fiscales supplémentaires, soit par l'augmentation des impôts» mais avec «la faible élasticité existant entre la croissance et les rentrées de l'impôt, la voie de la hausse des impôts serait inévitable à terme».
Les Inspirations Eco constate que la spectaculaire progression de 11,4 points est alimentée par le creusement du déficit du budget de l’État mais surtout par les sorties successives du Trésor sur le marché financier international. «La dette extérieure a cru à un rythme trois fois supérieur que la dette intérieure» (23,5%, à 199,5 MMDH contre 8,1% à 632,9 MMDH).
Le journal rappelle que «l'endettement du Trésor a connu deux principales phases». Il avance que la première, située entre le début des années 2000 et 2008, a été «marquée par de très larges marges de manœuvres, la dette représentant 64,9% du PIB en 2000 avant de décroître à 45,4% du PIB en 2008». Dès 2019, changement de cap lorsque la part de la dette directe de l’État avait atteint 64,8% du PIB avant de culminer actuellement à 76,4% de la richesse nationale.