Au total, 14.000 vaches originaires d'Allemagne et des États-Unis seront transportées par avion vers l'émirat pour la production laitière, a déclaré le directeur irlandais de l'entreprise Baladna Livestock Production, John Dore. "Nous devrions être autosuffisants d'ici juin ou juillet" de l'année prochaine, a-t-il indiqué à l'AFP.
Le but de cette opération est de "participer à l'effort national" du Qatar et de dire aux Saoudiens: "Nous n'avons pas besoin de vous, nous pouvons le faire nous-même", a ajouté John Dore. Au total, l'importation des vaches et la construction des installations laitières dans une ferme à 80 kilomètres au nord de la capitale Doha devraient coûter environ 695 millions d'euros, selon ce responsable du projet. Environ 3.400 vaches sont déjà arrivées au Qatar et le reste devrait rejoindre la ferme en février, ce qui permettra de produire à peu près 400 tonnes de lait par jour, selon John Dore.
Depuis le 5 juin, l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, Bahreïn et l'Égypte ont coupé leurs relations diplomatiques avec le Qatar qu'ils accusent de soutenir des mouvements terroristes, ce que Doha dément avec véhémence. Ces pays reprochent également au Qatar d'entretenir des liens avec l'Iran, grand rival régional de l'Arabie saoudite. L'Arabie saoudite, Bahreïn et les Émirats ont également interrompu leurs liaisons aériennes ou maritimes avec le Qatar. Riyad a aussi fermé la seule frontière terrestre de l'émirat. Or, les Qataris dépendaient largement de l'Arabie saoudite pour leurs produits laitiers.
L'émirat, qui compte 2,7 millions d'habitants, a ainsi dû trouver des sources alternatives pour s'approvisionner en nourriture, se tournant entre autres vers la Turquie, l'Iran et le Maroc.