C’est un combat de géant désormais entre le port de Tanger Med et celui d’Algesiras. Avec l’extension de Tanger Med, inaugurée en grande pompe il y a seulement quelques jours, le complexe constitue l’aboutissement majeur du Maroc en matière de trafic de conteneurs à l’échelle de la Méditerranée, souligne L’Economiste dans sa publication en kiosque ce mercredi.
Le journal fait remarquer que l’attention particulière accordée par le voisin espagnol, lors de l’inauguration, a été très remarquée puisqu’une vingtaine de journalistes de divers organes de presse (Radio, TV et presse écrite) était présents. Le journal indique que le projet Tanger Med, dès le départ, avait été vu par le voisin espagnol comme une menace pour la suprématie d’Algésiras sur le détroit, mais qu’au fur et à mesure, il s’est avéré que l’économie d’échelle allait jouer son jeu et permettre aux deux ports de profiter du juteux marché du transbordement et du commerce maritime mondial.
Néanmoins, force est de constater que le port d’Algésiras, même s’il pèse toujours de tout son poids, avec notamment ses 100 millions de tonnes de flux total, sur le classement, reste un géant aux pieds d’argile. Selon L’Economiste, le port subit toujours les conséquences des graves tensions sociales qui l’ont secoué en 2017. Cependant, le Brexit peut s’avérer très bénéfique pour Algésiras qui pourra se refaire une santé.
Rappelons que l’activité du port est, en majeure partie, tournée vers l’import-export. Pour sa part, Tanger Med exerce une domination indiscutable sur le Détroit et sur l’ensemble de la Méditerranée, estime L’Economiste, ajoutant qu’avec l’extension, le port vient de porter sa capacité totale à 9 millions de conteneurs, ce qui constitue un niveau sans égal dans la région.
Soulignons aussi que Tanger Med dispose du premier terminal automatisé, avec des grues télécommandées et des cavaliers semi-autonomes. Rappelons aussi que c’est également le premier port passager du Maroc avec un trafic d’environ 3 millions de personnes par an et un terminal à véhicules par lequel transite l’essentiel de la production automobile marocaine. L’Economiste fait remarquer que 2018 a été une belle année pour le port qui a vu transiter par ses quais l’équivalent de 139 milliards de dirhams en marchandises vers l’export, ce qui correspond à un peu plus de 50% du total des exportations du Maroc.