Même si le paiement par carte ne cesse de se démocratiser affichant de remarquables progressions chaque année, les réticences restent assez fortes au sein des petits commerces. Dans son édition d’aujourd’hui, “L’Economiste” rapporte que les commerçants seraient réfractaires à s’équiper de terminaux en raison de la commission qu’ils estiment trop élevée, prélevée sur chaque transaction. Et parmi ceux qui ont franchi le pas, beaucoup refusent le paiement par carte pour les achats de moins de 200DH. Selon eux, la commission reste trop élevée par rapport à leur «marge».
En effet, la commission sur les transactions reste fonction du secteur d’activité, du commerce, du volume des paiements par carte, ainsi que du risque d’impayés. Dans la pratique, ce pourcentage fluctue entre 1 et 3 % du prix de vente. Pour illustrer le problème, “L’Economiste” cite pour exemple «les stations-services, la
grande distribution, les commerces de proximité qui bénéficient d’un taux de commissions de l’ordre de 1%. Pour les activités, telles que la pharmacie et l’habillement, la commission passe entre 2,5% et 3%. Le tarif est fixé à 2,75% pour le paiement par cartes étrangères.»
Pour remédier à cette situation, le Centre monétique interbancaire (CMI) a mis en place une nouvelle formule sans contact pour les achats de moins de 200 DH. Il prévoit de déployer le système sur 3.000 TPE avant la fin d’année. Au total, plus de 15.000 terminaux seront mis en services d’ici 2017. Sont concernés par ce dispositif, la grande distribution, les supérettes, malls, fast-foods, snacks et boulangeries. Sauf que les commissions restent les mêmes que celles appliquées pour les paiements par cartes.
Autre bémol, la prépondérance du cash. Plus de 89% des transactions sont dominées par les retraits. Au total, 155,5 milliards de DH ont été ainsi retirés des guichets pour circuler hors du circuit bancaire, soit une hausse de 8% par rapport à la même période de l’année dernière. En dépit de cela, l’émission de cartes bancaires est en perpétuelle progression. Au total, les banques ont émis pas moins de 10,7 millions de cartes à fin septembre.