Le Maroc pose un nouveau jalon dans son ambitieux projet de production d’énergie nucléaire. Le Royaume souhaite en effet intégrer l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire (CERN), d’après Manfred Krammer, responsable de la physique expérimentale de ce centre, cité par le portail spécialisé Research Professional News.
Selon l’expert, le Maroc et l’Egypte «ont manifesté leur intérêt pour une demande de statut de membre associé», lors de la 6ème Conférence mondiale sur la technologie et l’instrumentation en physique des particules (TIPP 2023), qui s’est déroulée du 4 au 6 septembre au Cap, en Afrique du Sud.
Pour l’heure, seuls la Croatie, l’Inde, la Lettonie, la Lituanie, le Pakistan, la Turquie et l’Ukraine ont obtenu ce statut. Chypre, l’Estonie et la Slovénie sont en phase de pré-adhésion. «Les membres associés paient une cotisation réduite au CERN. Ils siègent au conseil de l’organisation mais n’ont pas le droit de vote», précise le site.
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D’après Bruce Mellado, directeur de l’Institut de physique des particules des collisionneurs de l’Université de Witwatersrand (Afrique du Sud), cité par le portail, l’adhésion au CERN en tant que membre associé permettra d’avoir «un meilleur accès à la connaissance et à la technologie».
Premier pays africain
Si le CERN donne son feu vert en cas de demande officielle, le Royaume deviendrait ainsi le premier pays africain à obtenir ce statut, ce qui lui permettra d’accélérer son ambitieux projet de production d’énergie nucléaire. Et le contexte est très favorable: «La diversité des membres est un objectif fondamental du CERN (…) L’organisation souhaite étendre sa présence en Afrique», souligne M. Krammer. D’ailleurs, la tenue de la conférence TIPP pour la première fois sur le continent africain en dit long sur cette stratégie.
A en croire le responsable du CERN, des pays comme le Soudan, la Tanzanie et le Rwanda souhaitent parapher des accords de coopération avec le centre. Une convention similaire a déjà été signée par l’Afrique du Sud en 2008.
Créé en 1952 et ayant son siège à Genève, le CERN est considéré comme le plus grand centre de recherche en physique nucléaire et physique des particules au monde. L’organisation promeut le développement du nucléaire, une alternative aux énergies fossiles considérée par certains scientifiques comme l’énergie du futur.