La récession laisse poindre le bout de son nez et menace l’économie marocaine. Dans son édition du 9 avril, L’Economiste révèle que le PIB va enregistrer une baisse de 1,8% durant les deux premiers trimestres 2020. «Techniquement, en enchaînant deux trimestres consécutifs de croissance négative, l’économie marocaine devrait entrer en récession», écrit le journal qui constate que le Haut-Commissariat au Plan (HCP) ne donne pas de prévisions sur toute l’année, en raison des incertitudes liées à la crise sanitaire (durée et effet du confinement sur l’activité).
Avant la crise, le HCP avait prédit une croissance proche de 2% pour l’année. Mais, à la lumière de ce qui se passe actuellement, les prévisions n’ont plus aucune valeur. L’estimation de l’impact du confinement et de l’arrêt de plusieurs activités importe davantage. «La croissance du PIB serait amputée de 3,8 points au deuxième trimestre 2020 par rapport au scénario initial, soit l’équivalent d’une perte d’environ 10,9 milliards de dirhams contre 4,1 milliards au 1er trimestre. Les services devraient y contribuer le plus (-2,49 points), suivis des industries manufacturières (-0,39 point)», relève le quotidien économique. Il faut dire que, dans le contexte mondial, le Maroc sera impacté par la baisse de la demande étrangère.
L’Economiste précise que la contraction de 1,8% du PIB au deuxième trimestre est notamment due à une baisse de près de moitié du rythme de croissance de la valeur ajoutée du secteur tertiaire, de par l’arrêt des activités de restauration et d’hébergement. A cela, il faut ajouter le recul de 60% de l’activité dans le transport, ainsi qu’une réduction de 22% dans le commerce. Repli (certes moins accentué) également dans le secteur secondaire, avec un fléchissement attendu de 0,5% de la valeur ajoutée. «Les industries manufacturières sont les plus touchées par le repli de la demande étrangère adressée au Maroc».
L’agriculture n’est pas en reste, avec un recul évalué à 2,9% en raison, notamment, de l’amélioration des perspectives de croissance des cultures printanières, sous l’effet du retour des précipitations à fin mars et de la stabilisation des prix des aliments pour bétail. Une amélioration amenuisée par le prolongement des restrictions de circulation des saisonniers et les mesures de contrôle imposées par les pays européens au-delà du mois d’avril 2020.