Le Maroc renforce sa résilience face aux catastrophes naturelles

Le Maroc investit dans des plateformes régionales d’urgence et renforce le Fonds de solidarité afin de protéger efficacement ses citoyens et de renforcer sa résilience face aux risques climatiques et géologiques. DR

Revue de presseAu-delà des reconstructions, le Royaume mise sur des plateformes régionales d’urgence et le renforcement du Fonds de solidarité pour mieux protéger ses citoyens et optimiser sa résilience face aux aléas climatiques et géologiques. Cet article est une revue de presse tirée de Finances News.

Le 14/09/2025 à 20h55

Deux ans après le séisme dévastateur d’Al Haouz en septembre 2023, le Maroc a décidé de ne plus subir la vulnérabilité face aux catastrophes naturelles. Au-delà de la reconstruction et de l’accompagnement des populations sinistrées, le Royaume se dote désormais de dispositifs préventifs et assurantiels visant à renforcer sa résilience.

Face à l’aggravation du dérèglement climatique, les pays sont de plus en plus exposés aux phénomènes extrêmes: séismes, inondations, glissements de terrain, tempêtes… Rien qu’au premier semestre 2025, ces catastrophes ont engendré des pertes économiques mondiales estimées à 135 milliards de dollars, un montant bien supérieur à la moyenne des dix et trente dernières années, selon la société de réassurance Swiss Re. Le Maroc n’a pas été épargné, confirmant l’urgence d’une réponse nationale structurée et durable, indique le magazine Finances News Hebdo.

Sous l’impulsion royale, douze plateformes régionales d’urgence verront le jour. La première, dans la région de Rabat-Salé-Kénitra, a déjà vu le lancement de ses travaux en mai dernier sous la supervision directe de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Ce programme représente un investissement global de 7 milliards de dirhams, répartis entre 2 milliards pour la construction et 5 milliards pour l’acquisition d’équipements et de produits de première nécessité.

Ces plateformes seront équipées de 36 entrepôts couvrant 240 hectares et stockant tentes, hôpitaux de campagne, générateurs, eau potable, médicaments et autres matériels essentiels. Dimensionnées selon la densité démographique et les risques propres à chaque territoire, elles permettront de subvenir aux besoins vitaux de 200 000 sinistrés, avec des réserves trois fois supérieures à celles mobilisées lors du séisme d’Al Haouz.

Cet effort traduit une volonté claire d’institutionnaliser la solidarité et de structurer l’aide aux populations sinistrées. Néanmoins, des défis subsistent. Selon les experts, le Maroc accuse encore un certain retard par rapport aux standards internationaux concernant les stocks stratégiques, qu’il s’agisse de carburant, de butane, de sucre ou de médicaments. Une gouvernance efficace reste indispensable, pilotée par le ministère de l’Intérieur en coordination avec les collectivités locales, le ministère de la Santé, les forces armées et l’ensemble des services de sécurité. Pour garantir cette coordination, la numérisation des stocks et leur rotation régulière s’imposent comme des conditions clés pour prévenir les pertes et maximiser l’efficacité des investissements.

Parallèlement, souligne Finances News, le volet assurantiel de la prévention a également été renforcé. La taxe de solidarité sur les contrats d’assurance a été relevée de 1 à 1,5%, portant les ressources du Fonds de solidarité contre les événements catastrophiques (FSEC) à environ 450 millions de dirhams par an, contre 300 millions auparavant. Cette augmentation vise à mieux indemniser tant les assurés que les victimes non couvertes et à faire face à la montée des coûts mondiaux de réassurance.

Cependant, même avec ce renforcement, certains professionnels du secteur estiment que les moyens financiers restent modestes face à l’ampleur des catastrophes potentielles. Un événement de l’ampleur d’Al Haouz, qui avait causé des milliers de victimes et plusieurs milliards de dirhams de pertes, dépasserait largement la capacité annuelle du fonds. Le FSEC demeure donc davantage adapté aux sinistres de faible ou moyenne envergure ou aux micro-événements fréquents mais moins médiatisés.

L’ensemble de ces initiatives constitue une étape significative dans la stratégie nationale de résilience. Elles reflètent une vision proactive et solidaire, plaçant la prévention et la préparation au cœur de la politique de sécurité civile.

Pour autant, ces dispositifs mettent également en lumière les axes d’amélioration possibles. Le Maroc devra encore optimiser ses capacités de stockage selon les normes internationales, diversifier ses mécanismes financiers et, surtout, ancrer une véritable culture de prévention au sein des institutions et des citoyens. Seule cette approche holistique permettra d’assurer que les efforts déployés aujourd’hui ne soient pas dépassés par l’intensité des crises de demain, consolidant ainsi un Maroc plus résilient, prêt à protéger ses citoyens et à réagir efficacement face aux aléas naturels.

Par La Rédacation
Le 14/09/2025 à 20h55