Le Maroc franchit une étape décisive vers l’autonomie énergétique

Selon la Direction des études et des prévisions financières (DEPF) du ministère de l’Économie et des Finances, la production nationale d’électricité a progressé de 5,3% au terme des huit premiers mois de 2025, après une hausse de 2,3 % un an plus tôt.

Revue de presseLe Conseil de gouvernement a adopté le 23 octobre 2025 le projet de décret encadrant l’autoproduction d’électricité, ouvrant la voie à une transition énergétique plus décentralisée et résiliente. Dans un contexte de demande en forte hausse et de ralentissement des énergies renouvelables, cette mesure vise à renforcer la souveraineté énergétique du royaume tout en impliquant davantage les citoyens et le secteur privé. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien L’Economiste.

Le 26/10/2025 à 19h33

Le Maroc franchit une étape majeure vers une autonomie énergétique accrue avec l’adoption, par le Conseil de gouvernement du 23 octobre 2025, du projet de décret n°2.25.100. «Ce texte, qui définit les conditions et les modalités de réalisation et d’exploitation des installations d’autoproduction d’électricité, vise à encadrer de manière précise cette pratique et à favoriser une transition énergétique plus décentralisée, participative et résiliente», écrit le quotidien L’Economiste dans son édition du lundi 27 octobre. L’initiative marque une volonté claire de renforcer la souveraineté énergétique du royaume tout en adaptant son système électrique aux besoins croissants de la population et de l’économie.

Présenté par la ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, Leila Benali, le projet de décret s’inscrit dans la continuité des articles 3 à 6 de la loi n°82.21, qui réglementent l’autoproduction de l’électricité. Ces dispositions prévoient trois régimes distincts encadrant la construction et l’exploitation des installations: le régime de déclaration, le régime d’approbation de raccordement et le régime d’autorisation. Comme l’a précisé Mustapha Baitas, ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement et porte-parole du gouvernement, ces régimes permettent de structurer de manière claire l’ensemble des pratiques liées à l’autoproduction et d’assurer un suivi rigoureux des installations.

Le texte adopté définit un cadre réglementaire complet pour l’autorisation, le raccordement et l’exploitation des installations d’autoproduction. Il fixe notamment les conditions applicables aux installations destinées à l’autoconsommation hors réseau ainsi qu’à celles raccordées au réseau basse tension. «Le décret détaille également les modalités du système d’approbation de raccordement, les règles d’exploitation et les conditions de retrait de l’autorisation ou de l’approbation en cas de non-respect des obligations réglementaires», explique L’Economiste. Toutefois, le Conseil a décidé de reporter à une réunion ultérieure l’examen du projet de décret n°2.25.01, qui doit définir les conditions de révision du plafond de l’excédent de la capacité de production des installations d’autoproduction.

Cette avancée intervient dans un contexte marqué par une forte croissance de la demande énergétique. Selon la Direction des études et des prévisions financières (DEPF) du ministère de l’Économie et des Finances, la production nationale d’électricité a progressé de 5,3% au terme des huit premiers mois de 2025, après une hausse de 2,3 % un an plus tôt. Cette augmentation s’explique par le renforcement de la production privée, en hausse de 7,5%, ainsi que par celle de l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE), qui a cru de 5,7%.

«Cependant, cette dynamique globale masque certaines fragilités», note L’Economiste. La production issue des énergies renouvelables, encadrée par la loi 13-09, a enregistré un recul de 11%, contrastant avec une progression de 39,3% un an auparavant. Parallèlement, la demande en énergie électrique a continué d’exploser, avec un volume d’énergie appelée nette dont le rythme de croissance est passé de 3,3% à 6,7% entre fin août 2024 et fin août 2025. Cette hausse a entraîné une augmentation des importations d’électricité de 27,5% au cours des huit premiers mois de 2025, alors que les exportations se sont effondrées de 29,4%. La consommation intérieure, quant à elle, a connu un bond spectaculaire de 15,4%, après une progression modeste de 1,2% l’année précédente.

Face à ces chiffres, le projet de décret sur l’autoproduction d’électricité apparaît comme une réponse stratégique aux défis énergétiques du royaume. Il ouvre la voie à une plus grande participation des citoyens et des acteurs privés dans la production d’électricité et pourrait, à terme, contribuer à réduire la dépendance du Maroc aux importations tout en renforçant la résilience de son réseau électrique.

Par La Rédaction
Le 26/10/2025 à 19h33