Le déficit budgétaire se creuse malgré la baisse de la compensation

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Les derniers chiffres de la Trésorerie générale du royaume font état d’un déficit budgétaire de plus de 20 milliards de dirhams à fin juillet.

Le 27/08/2018 à 12h09

L’exécution de la loi de finances 2017 à fin juillet fait ressortir un déficit du Trésor de l’ordre de 20,2 milliards de dirhams, compte tenu d’un solde négatif de 15,9 milliards de dirhams dégagé par les Comptes spéciaux du Trésor (CST) et les services de l’Etat gérés de manière autonome (SEGMA), contre un déficit du Trésor de 18,2 milliards de dirhams à fin juillet 2017. Le solde négatif des CST est dû, en partie, au repli des dons issus des pays du Conseil de coopération du Golfe (447 millions de dirhams contre 1,9 milliard de dirhams une année auparavant).

Dans le détail, le tableau de bord de la TGR affiche un total de 133 milliards de dirhams de recettes ordinaires, en progression de 18% en glissement annuel. Cette évolution recouvre:

- la hausse des recettes douanières de 6,2%: droits de douane (+12,8%), TVA à l’importation (+7,7%) et taxe intérieure de consommation (TIC) sur les produits énergétiques (-1,2%);

- l’accroissement de la TIC sur les tabacs manufacturés (+10,9%) et des autres TIC (+4,9%);

- le recul de la fiscalité domestique de 0,9%: IS (-8,5%), IR (+4,7%), TVA à l’intérieur (+4,6%), droits d’enregistrement et timbre (-1,8%) et majorations de retard (+21,9%).

- la hausse des recettes non fiscales de 202,1% en raison notamment de l’augmentation des versements des CST au profit du budget général (26,3 milliards de dirhams contre 1,9 milliard de dirhams) et de la redevance gazoduc (1 milliard contre 648 millions de dirhams), conjuguée à la diminution des recettes de monopoles (5,1 milliards contre 5,3 milliards de dirhams) et des fonds de concours (115 millions contre 761 millions de dirhams).

Du côté des dépenses, il y a lieu de noter:

- un taux d’engagement global des dépenses de 58% et un taux d’émission sur engagements de 81% contre respectivement 57% et 82% un an auparavant;

- des dépenses ordinaires émises en hausse de 2,7%, en raison de l’augmentation de 4,9% des dépenses de biens et services, due à la hausse de 1,7% des dépenses de personnel et de 10,8% des autres dépenses de biens et services, et de l’augmentation de 0,9% des charges en intérêts de la dette, conjuguée à la baisse de 17,6% des émissions de la compensation et de 0,8% des remboursements, dégrèvements et restitutions fiscaux. Le montant global des remboursements de TVA a été de 3,39 milliards de dirhams contre 4 milliards de dirhams à fin juillet 2017.

- des dépenses d’investissement émises en hausse de 3,1%, passant de 34,1 milliards à fin juillet 2017 à 35,1 milliards de dirhams à fin juillet 2018, en raison de l’augmentation de 2,2% des dépenses des ministères et de 4,5% des charges communes.

Par Ayoub Khattabi
Le 27/08/2018 à 12h09