Le budget de l’Etat se porte mal. Le niveau du déficit est important. Dans son édition du jour, L’Economiste relève un fort creusement du déficit budgétaire à 33,5 milliards de dirhams à fin août. «Sans les 4,4 milliards de dirhams de recettes de la cession d’une partie de la participation de l’Etat dans le capital d'Itissalat Al-Maghrib, il aurait été plus important», écrit le quotidien. L’objectif du gouvernement, qui cible un déficit de 3,9% du PIB, est mal engagé, même si le Haut-Commissariat au Plan semble plus «optimiste». Le HCP table sur un déficit budgétaire de 3,6%. En retraitant les privatisations, il culminerait à 4,5% du PIB contre 4,1% prévus par la banque centrale!
Le déficit à fin août reflète une hausse de 10% des dépenses de fonctionnement, hausse expliquée par un accroissement de 3,6% des charges du personnel et un bond des charges communes de 24,6%.
Bonne nouvelle: l'investissement s'est légèrement accéléré à 40,5 milliards de dirhams. «Au total, 55% du montant budgétisé a été réalisé, mais il faudra attendre les prochains mois pour voir si toute l'enveloppe sera consommée», écrit le quotidien.
Parallèlement, les remboursements TVA se sont accélérés pour culminer à 7,39 milliards de dirhams à fin août. Ceux-ci proviennent, comme le précise L’Economiste, à hauteur de 70% du budget général et de 30% du compte d’affectation spéciale «Part des collectivités territoriales dans le produit de la TVA».Justement, la première source de recettes du budget général a drainé 38,5 milliards de dirhams nets au Trésor, même si elles sont en baisse de 1,6% suite à l’accélération des remboursements. «A l’intérieur, les recettes nettes de cette taxe se sont établies à 13,7 milliards de dirhams en baisse de 8,5%, alors qu’à l’import elle a pris 2,7%», remarque le journal qui affirme que le rendement de cette taxe est grevé par la multiplication d'exonérations et des "zones franches". Il faut savoir que 73% des déclarations de TVA ne donnent pas suite à un paiement, alors que 80% des recettes sont concentrées autour de 1,8% des contributeurs et 50% autour de trois secteurs d’activités, l’industrie (18%), le commerce (17%) et le secteur financier (15%).