«L’économie marocaine montre des signes de déséquilibre inquiétants: le déficit des finances publiques a atteint des niveaux élevés, le taux d’endettement devient de plus en plus pesant et le solde négatif de la balance commerciale s’alourdit d’année en année». C’est le Centre marocain de conjoncture qui tire cette sonnette d’alarme dans sa dernière note. Une note dont Les Eco fait la synthèse dans un article à lire dans les colonnes de l’édition du 5 avril. Selon le quotidien, le nouvel Exécutif, en cours de formation, devrait faire de ces thématiques une priorité.
Les derniers résultats des échanges extérieurs, au titre de l’année 2016, publiés par l’Office des changes, sont tout sauf rassurants. On y apprend notamment que le déficit commercial s’est finalement établi à 184,6 milliards de dirhams, après une année 2015 de compression du déficit qui avait reculé à 154,2 milliards. En 2016, l’économie marocaine a renoué avec un déficit des plus importants de cette dernière décennie, avec une hausse vertigineuse des importations. Résultat: le taux de couverture se situe à 54,8% au lieu de 58,6% en 2015.
Dans ce contexte, la balance des paiements enregistre un déficit du compte des transactions courantes de 44,5 milliards de dirhams, contre 21,1 milliards pour l’année 2015, soit plus du double. Ces déficits sont un signal d’alarme important concernant la santé de l’économie et confirment une nouvelle fois la dépendance du Maroc vis-à-vis de l’étranger. En effet, la balance des paiements accuse de sérieuses contreperformances. L’analyse de l’ensemble des flux d’actifs réels fait ressortir une augmentation du déficit des transactions au titre des biens de 30,2 milliards de dirhams.