Le cannabis médical en plein essor

Au Maroc, la culture du cannabis destinée aux usages médicaux et pharmaceutiques enregistre une croissance fulgurante.. DR

Revue de presse La culture du cannabis à usage médicinal et pharmaceutique connaît un développement spectaculaire au Maroc. Avec près de 4.500 hectares semés cette année et l’adoption officielle de prescriptions médicales pour les produits à base de cannabis, le secteur confirme sa montée en puissance, tant pour les agriculteurs que pour le système de santé. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien L’Economiste.

Le 01/10/2025 à 20h11

La culture réglementée du cannabis pour usages médicaux et pharmaceutiques s’impose comme un moteur économique au Maroc. «En 2025, la superficie cultivée a plus que doublé pour atteindre près de 4.500 hectares, mobilisant 5.500 agriculteurs répartis dans plus de 360 coopératives», indique le quotidien L’Economiste dans son édition du jeudi 2 octobre. Cette progression confirme une tendance haussière observée depuis plusieurs années. En 2024, 2.169 hectares avaient été cultivés par 2.647 agriculteurs, contre seulement 192 hectares en 2023.

«Sur ces terres, la variété locale Beldia domine largement, avec environ 4.000 hectares cultivés par 4.400 agriculteurs», écrit L’Economiste. L’autre variété, connue sous le nom de CBD importé, ne couvre que 500 hectares, en raison du coût élevé des semences et de la complexité administrative liée à leur importation.

Le rendement économique de cette culture réglementée attire de plus en plus d’agriculteurs. En 2024, le chiffre d’affaires du secteur a atteint 200 millions de dirhams pour une production totale de 4.082 tonnes, dont 2.787 tonnes de Beldia et 1.295 tonnes de CBD importé. Les prix de vente, fixés en concertation entre coopératives et opérateurs, varient entre 35 et 150 dirhams le kilo selon la variété et la qualité.

Seuls les agriculteurs déjà impliqués dans la culture illicite de cannabis peuvent produire légalement. Pour les activités de transformation et de commercialisation, l’Agence nationale de réglementation des activités relatives au cannabis (Anrac) a enregistré 165 opérateurs en 2025, contre 114 en 2024. Ces acteurs incluent 98 sociétés, 44 coopératives de transformation et 23 personnes physiques.

La commercialisation est strictement encadrée, précise L’Economiste. Des contrats d’achat obligatoires doivent être établis entre agriculteurs et opérateurs, précisant les prix, les conditions de livraison et les modalités de paiement.

Cette expansion du secteur est renforcée par le soutien du milieu médical. Lors du Congrès national de médecine interne à Casablanca, le 25 septembre 2025, les Sociétés savantes marocaines de médecine interne et de gériatrie ont officialisé l’usage de prescriptions médicales pour les produits à base de cannabis. Ces recommandations, élaborées avec le Conseil national de l’Ordre des médecins (CNOM) et l’Anrac, ciblent principalement les patients souffrant de douleurs chroniques, d’anxiété, d’insomnie, d’anorexie ou de vomissements.

Les sociétés insistent sur un cadre clinique rigoureux: diagnostic précis, protocoles posologiques standardisés, suivi médical rapproché et information claire des patients sur les bénéfices et risques. Les disciplines de neurologie, de gastroentérologie et de dermatologie ont également validé des recommandations similaires, qui seront progressivement intégrées dans la pratique clinique lors des prochains congrès nationaux.

Par La Rédaction
Le 01/10/2025 à 20h11