En dehors du préjudice que porte le Covid-19 au tissu économique, la pandémie a réussi à consolider le lien entre le secteur public et le privé, affirme le quotidien Aujourd’hui le Maroc dans son édition du 28 mai. La confiance entre les opérateurs et l’administration semble s’être enfin installée. Le rapprochement prend forme, comme l'a confirmé Chakib Alj, président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), lors d’un point de presse tenu par visioconférence. "Cette crise a fait que nous avons eu des contacts réguliers et permanents avec certains membres du gouvernement. L’écoute et la compréhension ont été dominantes. Cela nous a permis de créer une confiance et un dialogue et, bien sûr, un partenariat. Nous avons pu, en effet, régler beaucoup de problèmes qui prendraient normalement des mois et des années. De même, nous avons réglé des choses importantes, dans le cadre du CVE, en quelques jours seulement", a déclaré le président de la Confédération.
Cette visioconférence a été une occasion de détailler certains points du plan de relance élaboré par le patronat, mais également de débattre des sujets en lien avec la reprise économique qui démarre progressivement au niveau national. Bien que la relation entre privé et public penche vers la réconciliation, des dossiers créent toujours des embrouilles entre les deux parties. Citons, à ce propos, le non-respect des engagements pris dans le cadre du pacte social tripartite signé en avril 2019 entre la CGEM, les partenaires sociaux et l’Etat. Le patronat, qui a rempli, à ce jour, presque l’ensemble des engagements, a décidé de ne pas remplir, pour le moment, le dernier qui lui incombe. Il s'agit de l’augmentation de la deuxième tranche du SMIG, initialement prévue pour juillet 2020.
C’est officiel, cette hausse n’aura pas lieu cette année. Une lettre a été adressée par la CGEM pour demander officiellement un report, du fait de la conjoncture actuelle. Le patronat œuvre ainsi dans la perspective de préserver les emplois et les entreprises, avec une réserve sur la conduite des autres parties prenantes dans ce dossier. "Dans le cadre d’un déséquilibre en termes de respect des engagements mutuels qui affaiblit cruellement la pérennité du secteur privé et suite au choc induit par le Covid-19, il est logique que l’on demande le report et non pas l’annulation de la deuxième tranche du Smig, et ce jusqu’à ce que le gouvernement ouvre le chantier pour compléter l’arsenal juridique social dans le cadre du dialogue social tripartite", explique le patronat.