Les amendes pour dépassement excessif des délais de paiement promettent d'être lourdes pour de nombreuses entreprises, une fois mises en place. C'est ce qu'avance L'Économiste dans son édition du jour. Le journal, qui rappelle que les délais de paiement, déjà abusivement élevés en temps normal, souligne qu'ils se sont nettement dégradés du fait de la crise sanitaire et économique. Se fiant aux chiffres de la CGEM, il relève une hausse de 53 jours du délai moyen en novembre dernier, en attendant les nouvelles indications prévues pour les prochaines semaines. "L’explosion de ce fléau était l’une des craintes du gouvernement au début de la crise, ce qui a justifié la mise en place de dispositifs de soutien visant à aider les entreprises à régler dans les délais leurs fournisseurs", indique-t-il en estimant que, sur les 36 milliards de dirhams de crédits relance approuvés, au moins la moitié devrait être allouée au règlement des fournisseurs, selon l’engagement pris par les bénéficiaires.
Le quotidien s'interroge sur le respect de cette recommandation dans la pratique. Il constate que "le contexte a renforcé le besoin d’information sur les contreparties et que les entreprises seraient plus ouvertes à partager leurs expériences de paiement pour faire évoluer les pratiques sur le marché". Le journal assure d'ailleurs que le programme Inforisk Dun Trade, lancé il y a plus d’un an, collecte les expériences de paiement de plus de 20.000 entreprises aujourd’hui.
L'Économiste concède que les dernières communications dans le secteur public montrent une amélioration des pratiques des entreprises et établissements publics (EEP) avec un délai moyen passé de 42 jours à fin 2019 à 39,9 jours à la même période l’année dernière. Ceci dit, il soutient que cette moyenne traduit partiellement la réalité dans ce secteur, puisque les informations concernant une centaine d’EEP dont la Soread, Sonarges ou encore l’ONEE, ne sont pas à jour. "Pour les deux premiers, les derniers indicateurs disponibles remontent à respectivement juin et août et dépassent 200 jours. En huit mois, les délais de paiement de Sonarges se sont rallongés de 116 jours contre 24 jours en six mois pour Soread. Le compteur s’est arrêté à avril pour l’Office national de l’électricité et de l’eau. Il affichait à l’époque un délai de règlement moyen de 134 jours en baisse de 6 jours par rapport à fin 2019". Le journal relève du mieux chez la RAM, avec une baisse de 25 jours à 98 jours, et à l’ONCF avec -23 jours à 92 jours.