La SAMIR: un repreneur se manifeste

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KMG international N.V, groupe pétrolier Kazakh, aurait manifesté son intérêt pour la reprise de la Samir. Des négociations pourraient être engagées avant l'expiration du délai de trois mois accordé par le tribunal pour la liquidation du raffineur.

Le 21/04/2016 à 17h47

Un repreneur potentiel manifeste son intérêt pour la Samir. Le360 a appris de sources sûres que le groupe «KMG international N.V», un groupe de plusieurs sociétés de pétrole et de gaz du Kazakhstan, a entrepris les premières démarches en vue d’une reprise éventuelle du raffineur en liquidation.

Pour l’instant, selon nos sources, on en est encore au stade de la manifestation d’intérêt mais des négociations pourraient être entamées avant l’achèvement du délai de trois mois accordé par le tribunal en vue d’une liquidation judiciaire de la Samir, prévue en juin prochain.

Si ces négociations apportent leurs fruits, ce serait le scénario idéal pour le Maroc. En effet, l’option d’une reprise est celle qui assure une meilleure valorisation de la raffinerie de Mohammedia, comparativement à une vente aux enchères consécutive à la liquidation.

De plus, une reprise permettrait au Maroc de ne pas attendre plusieurs années pour qu’un autre investisseur construise une nouvelle raffinerie dans le royaume. Puis, et c’est sans nul doute un des points importants qui font de cette option la meilleure, la reprise permettrait de sauver les milliers d’employés de la Samir qui perdraient automatiquement leurs postes en cas de liquidation.

En attendant plus de détails sur ce volet, ce qu’il faut savoir du repreneur potentiel est qu’il présente de solides références dans le secteur pétrolier. Le groupe, dont le siège social est aux Pays Bas, est détenu depuis 2009 par "JSC NC KazMunayGas", un groupe dont 90% du capital est détenu par un fonds souverain kasakh tandis que les 10% restant appartiennent à la Banque Nationale de la République du Kazakhstan.

«KMG international N.V» opère déjà dans une douzaine de pays. Il est propriétaire, par exemple, de la plus grande raffinerie de Roumanie qui dispose des dernières technologies dans le domaine. Il emploie plus de 7000 personnes dans le monde et son activité principale est située dans la mer du nord. Il est également considéré, dans le milieu des pétroliers, comme «un pont énergétique» entre l’Asie et l’Europe.

Dans le vieux continent, le Groupe dispose de plus de 1.100 points de vente de carburant dans 6 pays, à savoir la Roumanie, la Moldavie, la Bulgarie, la Géorgie, la France et l'Espagne. Ces points de vente opèrent sous les marques «Rompetrol» et «Dyneff».

Malgré ces atouts, ce qui fait surtout la puissance de ce groupe est le fait qu’il couvre toute la chaine de valeur de son métier, à savoir la prospection, la production, le raffinage, le transport, la commercialisation et le trading de produits pétroliers. 

Ceci laisse présager que s’il concrétise réellement l’opération Samir, ce ne sera certainement qu’un moyen de poser un premier pied dans un pays où les projets énergétiques programmés devraient intéressés les plus grands noms du secteur pétrolier dans le monde.

Par Younès Tantaoui
Le 21/04/2016 à 17h47